Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est présenté devant des élus du Congrès américain pour les convaincre du bien-fondé de son projet de cryptomonnaie Libra. Toutefois, le dirigeant a plutôt reçu les remontrances et les remarques acerbes de la part des législateurs. En général, la quasi-totalité des élus a rappelé les erreurs du passé de Facebook et de la baisse de confiance que les utilisateurs lui accordent. Ces derniers ont donc invité Mark Zuckerberg à recouvrer la crédibilité de l’entreprise avant de lancer la monnaie virtuelle. Quelques personnalités ont tenu des remarques particulièrement virulentes à l’égard de Facebook et de Libra. C’est le cas de Maxine Waters qui a rappelé que Facebook a échoué plusieurs fois sur des questions d’importance nationale comme son refus de vérifier les publicités politiques et sur l’affaire de l’ingérence russe aux élections, raison pour laquelle elle ne fait pas confiance à Libra, d’autant que celle-ci pourrait déséquilibrer l’économie mondiale. Nydia Velasquez lui a rappelé le scandale de Cambridge Analytica dans lequel s’est empêtré Facebook. Cette dernière pense que l’entreprise connaît un vrai problème de crédibilité. Quant à Jesus Garcia, il pense que Facebook a été impliqué trop de fois dans des affaires de violation de vie privée. Et pour cela, Facebook doit être démantelée. C’est une idée que soutient par ailleurs la candidate démocrate Elisabeth Warren aux présidentielles. De son côté, Mark Zuckerberg a déjà anticipé ces critiques. Il a répondu qu’effectivement, Facebook pourrait ne pas être le bon acteur pour lancer Libra, sans remettre en cause la poursuite du projet.
Zuckerberg aurait donc passé un mauvais quart d’heure devant les membres du Congrès. Mais la position prise par les élus confirme une tendance de la part des législateurs de mieux réglementer l’industrie technologique au lieu de la libérer. Il faut rappeler que des législateurs du Comité des services financiers du Congrès ainsi que des décideurs du Sénat ont décidé d’attaquer les principales sociétés technologiques à cause de leur incursion trop poussive dans la vie privée des citoyens. Facebook est la cible de plusieurs enquêtes anti-trust, après celle menée par le Federal Trade Commission. La quasi-totalité des procureurs généraux des États-Unis s’y est jointe. Par contre, le Congrès n’a pas les pleins pouvoirs pour barrer la route à Libra. Mark Zuckerberg lui-même a déclaré devant les élus que les mesures de contrôle exercées par le Congrès sont déjà suffisantes. Par conséquent, s’il obtient l’aval de tous les régulateurs américains, Facebook pourra déployer sa monnaie virtuelle dans le monde entier, sans attendre son consentement.