Meta annonce le rachat de Manus, startup d’intelligence artificielle fondée en Chine puis relocalisée à Singapour, spécialisée dans les agents IA autonomes. L’opération, dont la valorisation dépasse deux milliards de dollars selon le Wall Street Journal, s’accompagne d’un engagement public de Meta à couper l’ensemble des liens financiers et opérationnels de Manus avec la Chine après la finalisation de l’acquisition.
La société Manus s’est distinguée en 2025 par le développement d’agents IA capables d’exécuter des tâches multi-étapes de manière autonome, dans une logique plus opérationnelle que les simples agents conversationnels. Selon le Wall Street Journal, la startup revendique plusieurs millions d’utilisateurs payants et a dépassé les 100 millions de dollars de revenus récurrents annuels, un niveau rarement atteint aussi rapidement dans l’écosystème des jeunes entreprises IA.
Fondée initialement en Chine avant d’être transférée à Singapour, Manus avait levé près de 75 millions de dollars, notamment auprès de Benchmark. L’annonce du rachat par Meta s’accompagne toutefois d’un volet stratégique sensible, car l’entreprise américaine a indiqué que Manus rompra complètement ses liens avec la Chine, tant en matière d’actionnariat que d’exploitation, une décision confirmée dans une article d’Asia Nikkei. Cette clarification répond aux exigences réglementaires et au climat de tension technologique entre Washington et Pékin autour des technologies critiques.
Se renforcer sur le segment des agents autonomes
Meta prévoit d’intégrer les équipes et les technologies de Manus dans son portefeuille de produits, notamment au sein de Meta AI et de ses plateformes sociales et de messagerie. Le cofondateur Xiao Hong rejoindra Meta pour piloter cette intégration. Pour Meta, cette opération révèle une phase d’investissement massif dans les capacités IA avancées, tout en renforçant sa crédibilité sur le segment stratégique des agents autonomes.
Au-delà de la transaction financière, Meta ne met pas simplement la main sur une capacité technologique supplémentaire. Le groupe met la main sur une entreprise qui n’est ni expérimentale ni en quête de modèle économique. Selon le Wall Street Journal, Manus revendique déjà plusieurs millions d’utilisateurs payants, un niveau rarement atteint aussi rapidement dans l’écosystème IA. Cela confère au rachat une dimension immédiatement industrielle, avec des usages validés et une base économique solide. Ce point différencie Manus de nombreuses jeunes pousses IA encore en phase exploratoire.
Des perspectives pour WhatsApp, Instagram et Facebook
Autre signal fort, Meta choisit explicitement le terrain des agents IA autonomes. L’enjeu dépasse la conversation automatisée. Les technologies de Manus permettent la réalisation de tâches multi-étapes, l’orchestration d’actions dans des environnements applicatifs et l’exécution de processus à faible intervention humaine. Meta se positionne donc face aux trajectoires d’OpenAI, de Google et de Microsoft, qui cherchent eux aussi à transformer leurs plateformes en environnements d’actions et non plus seulement d’assistance conversationnelle. Dans cette bataille, disposer d’un actif technologique opérationnel et déjà accepté par les utilisateurs représente un avantage stratégique.
L’intégration des technologies Manus ouvre des perspectives concrètes pour WhatsApp, Instagram et Facebook, en particulier leurs déclinaisons professionnelles et commerciales. Des agents capables de gérer des interactions clients, d’automatiser des démarches de service, de générer des contenus contextualisés ou de faciliter des transactions pourraient repositionner ces plateformes comme outils productifs du quotidien. L’acquisition confirme que Meta souhaite évoluer d’un univers social enrichi par l’IA vers un environnement d’actions, où la messagerie et les plateformes sociales deviennent des interfaces de travail et de production de valeur.























