Le cloud souverain français, à visées européennes bien sûr, serait-il en train de se mettre en place en dehors, ou en plus, des initiatives étatiques comme Gaia-X ? On serait tenté de le croire si l’on prend en considération les derniers développements sur ce front. Scaleway vient de claquer la porte du consortium, arguant que le projet ne répond pas aux attentes à cause « d’objectifs détournés et contrariés ». Selon Yann Lechelle, DG de Scaleway, « Les objectifs de l’Association, quoique louables au départ, sont de plus en plus détournés et contrariés par un paradoxe de polarisation ayant pour conséquence de renforcer le statu quo, c’est-à-dire une concurrence déséquilibrée. Scaleway choisit de consacrer son temps, ses capitaux et son attention à améliorer son offre multicloud, un facteur clé pour une véritable réversibilité et ouverture ».
L’initiative de Thales avec Google, qui a soulevé bien des critiques, est un parfait exemple de l’entrisme des géants américains. Leur présence à elle seule dans le consortium suffit à invalider ses principes fondateurs d’un cloud souverain européen. C’est dans cette contradiction que réside le « paradoxe de polarisation » cité par le DG de Scaleway. Cette fois c’est Atos et OVHcloud qui décident de jouer leur propre partition. Annoncé en janvier dernier, leur partenariat ne voit le jour que maintenant. Il permettra de fournir aux entreprises et organisations publiques dans le monde des capacités et des services cloud de confiance.
Vers l’horizon quantique et au-delà
Les deux associés entendent adosser leurs offres sur les services Atos OneCloud et particulièrement l’offre Atos OneCloud Sovereign Shield, répondant aux besoins de souveraineté numérique et de souveraineté des données. En les associant à la solution de cloud public basée sur une infrastructure européenne souveraine et la qualification SecNumCloud d’OVHcloud, les partenaires entendent mettre sur pied une offre véritablement souveraine. Les deux entreprises auront ainsi accès à un réseau commun de plus de 130 centres de données à travers le monde pour héberger des environnements privés dédiés.
« Cette combinaison permettra d’exploiter pleinement l’initiative stratégique mondiale Atos OneCloud ainsi qu’Atos OneCloud Sovereign Shield qui répond aux besoins de souveraineté numérique et de souveraineté des données des gouvernements et des marchés du monde entier, en les associant à la solution innovante de cloud public d’OVHcloud basée sur une infrastructure européenne souveraine », expliquent les associés.
Atos et OVHcloud collaboreront également sur de nouvelles initiatives de R&D commune pour l’évolution future de leurs plateformes. Ils entendent enrichir le catalogue de solutions OVHcloud BareMetal en élaborant des preuves de concepts intégrant les serveurs Atos BullSequana S, optimisés pour SAP et les charges de travail critiques. En outre, la technologie de simulation informatique Atos Quantum et sa Quantum Learning Machine seront testées par OVHcloud as-a-Service dans le datacenter d’OVHcloud. L’objectif est de proposer aux chercheurs et étudiants un accès à l’informatique quantique.