Il aura fallu attendre ce mois d’avril pour avoir les chiffres du marché du cloud au 4e trimestre de 2019. L’arrêt brutal des économies et le confinement ont eu leurs effets y compris sur la collecte des informations, mais en définitive, ça valait la peine d’attendre, puisque les chiffres sont meilleurs que prévu d’après le rapport d’IDC. Le marché du cloud est scruté, car il détermine la progression et donc la santé de l’économie numérique. Les deux trimestres précédents de régression avaient fait craindre le pire et pesé sur les bilans annuels des fabricants de produits d’infrastructures informatiques.
En fin de compte, les dépenses totales des utilisateurs finaux en produits d’infrastructure informatique (serveur, stockage d’entreprise et commutateur Ethernet) pour les environnements cloud, y compris le cloud public et privé, ont rebondi au quatrième trimestre 2019 après deux trimestres consécutifs de baisse. Les acheteurs de produits pour les infrastructures cloud ont dépensé 19,4 M$, marquant une croissance de 12,4 % en glissement annuel au quatrième trimestre de 2019. Cette hausse a permis au marché de terminer l’année sur une modeste croissance annuelle de 2,1 % avec un total dépensé de 66,8 Md$.
Une petite hausse par rapport à 2018
Une hausse inespérée qui soulage les fournisseurs ayant craint un temps que le déclin du marché signifie un fléchissement de la demande. En fait, ce n’est pas un problème de demande, mais de surinvestissements. Dans un contexte de forte accélération de la transformation numérique, l’année 2018 avait été exceptionnelle. Les investissements des fournisseurs pour répondre à la demande avaient bondi. On s’attendait donc à ce que le marché marque une pause en 2019. C’est effectivement le cas si l’on considère les 2,1 % de croissance, enregistrés en 2019 grâce à l’envolée du 4e trimestre. Pour rappel, la croissance du marché des infrastructures cloud était de 44,7 % en 2018.
Dans le même temps, le marché des infrastructures informatiques non cloud, l’informatique traditionnelle, continue de subir les effets du transfert vers le cloud. Il a chuté de 4,6 % à 18,7 milliards de dollars pour le 4e trimestre, et a régressé de 4,1 % à 67,7 milliards de dollars pour l’année. On se souvient que les deux courbes, celle des dépenses dans les infrastructures cloud et celle dans l’informatique traditionnelle, s’étaient, pour la première fois, croisées au troisième trimestre 2018. Depuis, la croissance du premier aux dépens du second s’est, bon an mal an, accentuée.
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