En 2024, selon une étude du cabinet Omnegy, la consommation électrique mondiale des datacenters a atteint 415 TWh, soit 1,5 % de la demande mondiale, l’équivalent de la consommation électrique de la France en 2023, avec une croissance annuelle supérieure à 10 %. Un rebond très conséquent.
L’année dernière, la répartition mondiale de l’électricité consommée par les datacenters était la suivante : Une proportion de 45 % aux Etats-Unis (187 TWh), ce qui représente près de la moitié de la charge mondiale, du fait de l’importance du cloud dans ce pays et des prix compétitifs de son électricité que les Américains produisent sur leur sol. Un quart de l’électricité consommée par l’IT et donc le cloud l’a étée en Chine avec 104 TWh. L’Europe pèse peu dans cette consommation énergétique, avec seulement 16 % (70 TWh). Les principaux clusters se trouvent à Francfort, Paris, Londres, Dublin ou encore Amsterdam. Le reste du monde représente 14 % dans le reste du monde avec
62 TWh de consommation.
Avec 5426 datacenters, ce nombre a doublé aux États-Unis entre 2022 et 2025. En France, il en existe 300. Cette trajectoire ascendante va continuer, leur consommation d’énergie étant appelée à doubler d’ici 2030, soit l’équivalent de la consommation d’un pays occidental tel le Japon.
À l’origine de cette débauche d’énergie, les grands modèles de langage (LLM), la fintech, le machine learning ou le deep learning, sans oublier les cryptomonnaies. En conséquence, la disponibilité d’une énergie abondante, bon marché et décarbonée est un enjeu de plus en plus critique pour tous les opérateurs de datacenter.
Des solutions existent mais elles tardent à être mises en place
Si la part des énergies renouvelables, solaire et éolien est en augmentation régulière, il ne s’agit pas d’une production stable, prévisible et facilement stockable. Le nucléaire remplit toutes ces conditions, mais il reste une énergie qui, eu égard à ses risques majeurs, exige des règles de sécurité coûteuses sur le long terme.Le PUE (Power Usage effectiveness) répond à la formule énergie totale/ énergie des serveurs IT. En bref, la part de l’IT dans la production globale d’électricité. En France, cet indicateur est passé de 1,8 en 2014 à 1,5 en 2024. Il est de 1,3 pour les hyperscalers (Amazon, Microsoft, Google, etc.) qui sont en avance dans ce domaine.
Les solutions pour réduire les émissions de CO2 sont multiples, mais face aux défis en cours, elles doivent monter en puissance. Il s’agit de l’optimisation de l’efficacité énergétique avec un objectif de PUE de 1,1 ou 1,2. D’autre part, de l’optimisation des systèmes de refroidissement. Autre piste, la modernisation de l’infrastructure IT avec l’utilisation de serveurs haute densité dotés de processeurs basse consommation. Le choix de l’emplacement géographique des serveurs en zones froides et humides représente une autre voie d’amélioration des performances énergétiques.
La valorisation de la chaleur dissipée repose sur la récupération et la réutilisation des sources de chaleur. Autre solution qui recourt à l’IT, il est possible de faire appel au pilotage intelligent (IA, IOT). Cela permet de gérer la répartition optimale de la charge et l’anticipation des pics de consommation.
Enfin, l’éco-conception et les certifications sont des méthodes pour réduire l’aspect énergivore des data centers.