Avec la version 25.2 de sa plateforme OpenStack for Kubernetes, Mirantis cible ouvertement les organisations en quête d'alternatives souveraines à VMware. Sa solution s'adresse aux DSI confrontés à la montée des charges IA, aux exigences de souveraineté et à la réorganisation du marché des infrastructures virtualisées.
La recomposition du marché de la virtualisation laisse des traces. Depuis le rachat de VMware par Broadcom, de nombreuses entreprises s’interrogent sur la pérennité de leur stratégie cloud privé, fragilisée par la suppression de certaines offres historiques, la fin des licences perpétuelles et une politique tarifaire plus rigide. C’est dans ce contexte d’instabilité que Mirantis renforce son positionnement, en déployant la version 25.2 de Mirantis OpenStack for Kubernetes (MOSK). Derrière les optimisations techniques, c’est une véritable déclaration d’intention : proposer une voie alternative, performante et compatible IA à ceux qui souhaitent quitter l’écosystème de VMware.
Mirantis ne se limite plus à la gestion de conteneurs. Avec MOSK 25.2, l’éditeur combine la puissance d’OpenStack et de Kubernetes pour adresser un spectre large d’usages, du calcul GPU au support des applications traditionnelles. La plateforme prend désormais en charge les environnements isolés, autorise des déploiements totalement déconnectés d’Internet, et améliore la gestion du réseau entre racks physiques en mode bare metal. Autant de fonctionnalités essentielles pour les secteurs réglementés ou sensibles, comme la santé, la défense, la finance ou les collectivités territoriales.
« Les charges de travail d’IA entraînent une transformation profonde des infrastructures de calcul généralistes », souligne Artem Andreev, senior engineering manager chez Mirantis. La nouvelle version vise à absorber cette mutation, en combinant supervision proactive, résilience des serveurs GPU bare metal, compatibilité IPv6 et intégration d’outils de connectivité modernes comme OVN (Open Virtual Network). Le tout dans une logique open source revendiquée, capable d’offrir une alternative concrète aux environnements vSphere ou NSX.
Des environnements isolés pour les secteurs critiques
La gestion des environnements déconnectés constitue l’un des arguments les plus différenciants de cette version. Mirantis revendique la capacité à déployer un cloud OpenStack complet sans connexion externe, tout en restant aligné sur les évolutions de la communauté open source. Cette approche répond aux besoins des datacenters opérés sous contrainte réglementaire ou de confidentialité, où chaque brique logicielle doit être certifiée, vérifiée et localement maîtrisée.
En ce sens, MOSK 25.2 se positionne comme une infrastructure privée, maîtrisable et orientée souveraineté, intégrant les mécanismes de provisioning bare metal, de supervision centralisée et de gestion du cycle de vie. Elle couvre aussi bien les charges IA modernes que les applications d’entreprise traditionnelles, dans une logique de convergence technologique orientée métier. Cette approche séduit particulièrement les clients VMware en quête de contrôle, d’indépendance technique et d’alternatives pérennes, notamment dans des contextes sensibles ou réglementés.
Un message clair aux DSI en rupture avec VMware
Si l’annonce évite soigneusement de nommer VMware, son ciblage est explicite. En misant sur l’ouverture, la modernisation réseau, l’évolutivité multirack, l’intégration GPU et le pilotage fin des ressources hybrides, Mirantis s’adresse directement aux responsables infrastructures en perte de confiance vis-à-vis de l’offre Broadcom. À l’instar de plusieurs éditeurs open source, Proxmox, Red Hat, Nutanix ou Suse, l’entreprise américaine espère récupérer une part significative des clients historiques de VMware, tout particulièrement ceux qui avaient misé sur une logique cloud privé sécurisé.
Le virage IA opéré par les DSI rend cette ambition encore plus stratégique. Car au-delà du remplacement d’un hyperviseur, il s’agit désormais de bâtir une plateforme capable d’accueillir, d’orchestrer et d’optimiser les charges IA dans un cadre souverain, modulaire et maîtrisé. MOSK 25.2 coche une grande partie de ces cases, en misant sur l’intégration, la supervision et l’hybridation des environnements natifs du cloud et bare metal.
Vers un paysage virtualisé recomposé autour de l’open source
L’avenir dira si Mirantis parvient à capter une part significative de la clientèle post-VMware. Mais sa stratégie s’inscrit dans une tendance de fond : le retour en force des solutions open source industrialisées dans les infrastructures critiques. En combinant orchestration Kubernetes, virtualisation OpenStack, support GPU et déploiement isolé, l’entreprise entend s’imposer comme une plateforme complète pour les clouds privés de nouvelle génération.
Pour les DSI, cette évolution ouvre une fenêtre d’opportunité pour sortir de la dépendance aux fournisseurs dominants, tout en préparant leur infrastructure aux usages intensifs de l’IA. La bascule ne se fera pas sans effort, mais elle est désormais techniquement crédible et stratégiquement justifiable. Mirantis le sait, et déploie méthodiquement ses arguments.