Plus des trois quarts des décideurs IT doivent faire face à un phénomène qui leur échappe : les métiers qui exploitent des technologies et des services IT sans impliquer la DSI.
Le rôle traditionnel du DSI évolue. Vous devez suivre l'évolution des technologies, répondre à la demande des métiers, apporter de la valeur et accompagner l'innovation. Lourde tâche, surtout lorsque ces mêmes métiers adoptent des outils et des services IT… en dehors de la DSI.
C'est ce que vient confirmer l'étude BT Global Services intitulée « Art of Connecting: Creativity and the Modern CIO ». D'abord en rappelant que cette évolution est réelle, sensible, voire stratégique, vous êtes 85 % à l'affirmer. Ensuite en apportant une vision plus quantifiée du phénomène du 'Shadow IT', qui semble toucher toutes les DSI.
Shadow IT évolue hors de la DSI
Mais commençons par rappeler ce qu'est le Shadow IT : ce terme désigne les applications, services, systèmes d'information et de communication mis en place dans les organisations sans l'approbation de la DSI. Les métiers les financent, se les approprient, les intègrent dans leurs processus, trop souvent sans que la DSI n'en soit informée.
Le résultat est une donnée qui sort du système d'information officiel, qui échappe au contrôle de l'informatique, et cela jusqu'à contourner les règles de sécurité, les normes et standards, et à la gouvernance de l'organisation. Pour parfois retomber dans l'escarcelle de la DSI lorsque se posent des problématiques de support, de mises à jour, ou encore d'interopérabilité entre les SI (silos!) métiers.
La DSI est écartée mais reste concernée
Si les motivations des adeptes du Shadow IT sont connues – prise de décision métier, rapidité de déploiement, réduction des coûts, force de persuasion du vendeur… - l'impact sur la DSI l'est moins :
- 75 % - Impact sur la sécurité des données de l'organisation.
- 73 % - Effets sur la sécurité de l'infrastructure informatique.
- 71 % - Impact sur les performances des applications.
- 70 % - Duplication des efforts / ressources dans tous les départements.
La situation devient de plus en plus inconfortable pour le DSI. 58 % d'entre vous craignez en particulier que le Shadow IT ne rende votre fonction redondante.
Les attentes du board
De l'autre coté de la barrière, les organisations attendent toujours plus de leur DSI. Les attentes du board pour la DSI ont augmenté au cours de ces dernières années, pour 68 % des DSI interrogés. Qui à 64 % constatent la nécessité pour le board de disposer d'un DSI créatif. C'est tout le paradoxe : via le Shadow IT, une partie de plus en grande de l'informatique échappe à la DSI, mais depuis deux ans la DSI se voir attribuer un rôle de plus en plus central au sein du board !
Reste à mesurer le contrôle de la DSI sur les SI. C'est pour cela qu'elle s'équipe d'outils visant à se différencier. 81 % des DSI se sont pour cela équipés de KPI, d'indicateurs clés de la performance. Car même si le Shadow IT lui échappe, il doit pourtant s'assurer qu'il fonctionne, dans son dos !