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Les RH sont en cours de transformation. Mais elles ne peuvent prétendre au succès sans les IT. Au DSI de prendre position, de rejoindre la stratégie de la direction générale, de réduire les coûts, et de transformer ses modèles de staffing.

L’attrait des RH pour les technologies n’est pas chose nouvelle. Le DHR est même généralement le premier dans l’entreprise à avoir pratiqué l’externalisation et le cloud, pour les paies. Un domaine pourtant hautement critique, car il concerne les données personnelles des employés. Mais il est si simple et si ‘normal’ de confier cette tâche répétitive et sans valeur à son expert comptable ou à une société extérieure…

Aujourd’hui, ce rapprochement entre RH et IT, qui prend de plus en plus la forme de solutions basées sur le cloud, vient confirmer l’intérêt pour les technologies, avec la mobilité, le social, ainsi que les capacités analytiques. Mieux encore, en offrant des applications destinées aux utilisateurs finaux et en tentant de dupliquer l’expérience intuitive de ces derniers, le Digital RH se fait outil d’engagement et de productivité.

Dématérialisation et mobilité

La dernière étape technologique franchie par les DRH les plus numériques porte sur la multiplication des initiatives de dématérialisation de services aux employés, comme la formation, servis sur les multiples équipements et plateformes mobiles. L’accès en tout lieu aux informations RH qui le concernent offre à l’employé un confort à la fois sophistiqué et apte à revitaliser sa vision de son entreprise.

C’est pourquoi près des trois quarts (72%) des dirigeants et des DRH de grandes entreprises considèrent le Digital RH associé à la mobilité comme une priorité. Mais elles sont fort peu nombreuses à s’être engagées dans cette voie :

  • 9 % des entreprises se disent prêtes à s’engager, mais manquent des compétences
  • 10 % se sont engagées sur la gestion de la performance
  • 13 % se sont engagées sur le recrutement et la gestion des candidats

La cavalerie de la DSI à la rescousse

Cet engagement dans la transformation RH rejoint celui plus large de la transformation digitale, d’autant plus facilement que tous deux reposent sur les IT. Il ne s’agit pas seulement d’adapter ou d’acquérir des plateformes pour supporter les technologies de cloud, sociales, analytiques et mobiles, mais également d’intégrer des technologies pour améliorer l’expérience des utilisateurs, garantir l’intégrité de la donnée, et assurer l’intégration dans le SI tout en évitant de donner des migraines à la DSI.

En effet, l’espace digital des RH croise et interpénètre celui des IT. Le partenariat entre la DRH et la DSI sur la transformation digitale de la première s’annonce donc stratégique. Surtout si elle s’accompagne de la volonté de jouer la carte de l’innovation, qui au delà de la nouveauté et de la richesse des apports, se révèle trop souvent à l’origine de la complexification du SI comme du SIRH. Avec l’incontournable apport de valeur attendu…

La principale difficulté demeure dans certaines mentalités et cultures d’entreprise qui peinent à évoluer. En particulier la culture du ‘tout coût’, qui se résume en une seule expression : « réduire les coûts ». Si le DSI plie sous la pression de la réduction des coûts, la collaboration avec le DRH se révèlera invariablement difficile ! La seule façon de se libérer de cette impasse étant que la DRH prenne à sa charge le coût de sa transformation…

La démonstration par le ROI

Toute la difficulté va consister à démontrer comment l’investissement dans les IT, dans les applications mobiles et dans les méthodologies agiles, va augmenter la profitabilité de l’entreprise via les RH. Face à un DSI sous pression, qui peut et doit l’accompagner bien évidemment, c’est à la DRH de monter son ‘business case’ et à assurer la démonstration du ROI (retour sur investissement).

Par ailleurs, seule la DSI offre la capacité de réunir les compétences pour inventorier les systèmes legacy et les processus complexes de mise à jour nécessaires au déploiement et au support de centaines de customisations, ainsi qu’à l’adoption et l’intégration de nouvelles technologies.

Une opportunité pour la DSI

Et c’est là que la DSI a une autre carte à jouer : elle va devoir former en interne ou recruter en externe les talents qui vont lui permettre de créer ou de compléter ses sources de compétences. La DSI va éprouver le besoin d’étoffer ses équipes. Mais ce ne sera plus pour ses propres projets, mais également pour rejoindre et accompagner les initiatives de ses partenaires métiers. L’accompagnement des projets de Digital RH, qui plus est en permettant à la DRH de renforcer sa position dans la nouvelle organisation IT, est bien une opportunité pour la DSI. A méditer également concernant les autres métiers de l’entreprise.

Source : étude « 2016 Global Human Capital Trends » de Deloitte Image d'entête 74129933 @ iStock INueng