La France a enfin sa première licorne, BlaBlaCar, valorisée 1,2 milliard de dollars après un nouveau tour de table de 160 millions de dollars, répondant à des objectifs stratégiques que la start-up n'a pas encore édvoilés.

Hasard du calendrier, alors que nous avons publié hier l'interview vidéo des équipes d'architecture et de développement du site de covoiturage BlaBlaCar dans le cadre de leur démarche DevOps (lire et voir « Retour d'expérience – DevOps participe à l'alchimie BlaBlaCar »), nous avons appris que la start-up a réalisé un nouveau tour de table et levé 160 millions de dollars.

La première licorne française

C'est la seconde levée de fonds de BlaBlaCar en un an, après un précédant tour de table qui lui avait permis de collecter 100 millions de dollars auprès de ses investisseurs initiaux. Avec cette nouvelle mise au pot  de 160 millions de dollars réalisée auprès de l'investisseur Insight Venture Partners, BlaBlaCar voit sa valorisation portée à 1,2 milliard de dollars.

9 ans après sa création, la start-up rejoint ainsi le club très fermé des 'licornes' (unicorns) – 115 identifiées par le Wall Street Journal, qui devra revoir son chiffre pour le porter à 116 -, tant américaines car sa valorisation dépasse le milliard de dollars, qu'européennes car rapportée en euro sa valorisation est de 1,07 milliard d'euros. La France tient enfin sa première licorne (lire « Le Top 15 des licornes technologiques »).

Aller toujours plus loin à l'international

Le premier tour de table avait permis à BlaBlaCar de se lancer dans une croissance externe et profitable à l'international. Un moyen de se construire rapidement une forte communauté d'utilisateurs par l'acquisition de concurrents, comme l'allemand Carpooling et ses 6 millions d'utilisateurs, ou encore Autoshop qui couvre l'Europe de l'Est. Et de se développer plus rapidement à l'international, 5 pays – dont l'Inde et la Turquie - ont depuis rejoint les 12 pays sur lesquels BlaBlaCar était déjà présente.

Rappelons que l'activité de covoiturage, qui à la différence de Uber ne se heurte pas aux pratiques des taxis, nécessite une adaptation locale de la plateforme ou pour contourner cette problématique d'acquérir un acteur local, ce qui justifie la lourdeur de certains investissements. Mais en contre-partie, elle rencontre un réel succès et permet à la start-up d'afficher une croissance régulière et élevée, à la satisfaction de ses investisseurs qui entendent certainemnt le doux bruit du tiroir-caisse qui se remplit.

Quelle stratégie pour BlaBlaCar ?

Reste une inconnue : BlaBlaCar n'a pas dévoilé ses ambitions liées à cette nouvelle levée de fonds, se retranchant derrière 'des discussions avec des investisseurs' pour ne pas répondre à nos questions. On l'imagine bien poursuivre son développement et intensifier sa croissance externe. Avec certainement en ligne de mire l'énorme marché américain, mais également la zone pacifique (Australie, Chine, Japon). La start-up pourrait également et logiquement préparer son introduction en Bourse, à Wall Street par exemple, le coup de pouce des investisseurs qui l'a propulsé parmi les licornes en fait une cible de choix pour les financiers à la recherche des pépites technologiques.

Au risque d'y perdre son âme ? Certes, mais surtout de faire la fortune de ses fondateurs et de ses premiers investisseurs.