Face au projet de Bercy de faire de Paris la capitale des ICO, les entrepreneurs français s’impatientent. Et pour cause, aucune précision n’a encore été apportée tandis que les autres pays entament déjà les premières étapes. Selon les statistiques, 7% du marché mondial des ICO sont déjà détenus par la Suisse. Et ses cantons proposent déjà des cadres intéressants pour les ICO. Mais Paul Bougnoux de Largillière Finance appelle à la prudence. Il a déclaré que « Le sujet n’est pas régulatoire. L’AMF est très active mais l’émergence de la crypto finance dépend surtout de l’implication des acteurs clés de la finance traditionnelle ».

Les ICO, nouvelle méthode de financement, ne font pas encore l’unanimité bien que les opérations effectuées dans le monde aient atteint les 6.3 milliards de dollars, juste pour le premier trimestre 2018. Paul Bougnoux a souligné que près de 95% de ces transactions sont de nulle valeur puisque certains émetteurs ne respectent pas leurs engagements ou encore certains projets restent dans la fantaisie. Il reste cependant confiant quant à l’avenir des ICO mais affirme qu’il est nécessaire de disposer d’un « savoir-faire technique, juridique, financier et managériale. »

Et pour Benoit de Juvigny, le secrétaire général de l’AMF, les 5% de transactions méritent l’attention du régulateur. C’est ainsi que ce dernier a proposé un visa optionnel dédié aux entreprises proposant un projet d’ICO crédible. Les conditions d’obtention de visa ne sont cependant pas encore disponibles et on devra attendre la promulgation de la Loi Pacte de 2019 pour avoir plus de détails. Mais pour que Paris devienne la capitale des ICO, les entrepreneurs ont besoin d’un cadre juridique plus clair, d’un régime fiscal moins défavorable d’un droit au compte bancaire plus libre.

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