Une étude menée par le think tank IDATE DigiWorld prévoit une forte croissance du marché des véhicules autonomes dans les 20 ans à venir.

L’IDATE DigiWorld prévoit qu’en 2040, près de 55 millions de véhicules avec le niveau maximum d’autonomie seront vendus dans le monde. Pour le think tank, il faudra cependant patienter jusqu’en 2025-2030 pour voir arriver sur le marché des véhicules avec les niveaux 4 et 5 d’autonomie. Le niveau 4 correspond à une autonomie complète, mais seulement dans un contexte prédéfini (zone géographique précise, conditions climatiques spécifiques…). Seul le niveau 5 est un véhicule totalement sans conducteur.

A l’heure actuelle, seul Audi commercialise des véhicules autonomes de niveau intermédiaire (niveau 3) pour les particuliers, avec le véhicule Audi A8. Le niveau 3 désigne des véhicules capables de conduire en autonomie dans des contextes prédéfinis, comme une autoroute. La vigilance du conducteur reste cependant de mise, celui-ci pouvant être amené à tout moment à reprendre le contrôle.

L’Asie-Pacifique en tête sur ces marchés

D’après cette étude prospective, les pays de la zone Asie-Pacifique, qui sont d’ores et déjà en tête des ventes de véhicules autonomes, devraient conserver cette place en 2040, tous niveaux d’autonomie confondu.

En deuxième position figurent les constructeurs d’Amérique du Nord. Ceux-ci sont notamment leaders des initiatives de tests et ont déjà expérimenté des véhicules autonomes dans 35 villes.

Enfin, l’écosystème européen arrive en troisième position des projets de test menés dans 33 villes. En France, le groupe Transdev vient par exemple d’annoncer le projet NIMFEA, première expérimentation d’un service de transport autonome partagé pour la desserte d’un site touristique de renommée mondiale, entre Vernon et le site touristique de Giverny, avec le soutien de Seine Normandie Agglomération.

Les géants du Web bien placés sur les mobilités autonomes

Selon les auteurs, de nouveaux entrants arrivent sur ce marché des véhicules autonomes. Outre les constructeurs automobiles comme PSA ou Renault, les géants de l’Internet américains et asiatiques mènent des expérimentations poussées. Si le cas de Google est le plus connu, Apple ou la société chinoise Baidu sont également en pointe sur ce type de technologie. Baidu a notamment investi sur grande échelle dans l’intelligence artificielle. IDATE DigiWorld rapporte ainsi que le leader chinois a lancé un programme de robots-taxis dans la ville de Changsha, en lançant un minibus prototype de 14 sièges. L’objectif est d’atteindre une flotte de 100 véhicules à la fin de l’année 2019.

Un marché ralenti par les enjeux éthiques et réglementaires

Pour l’IDATE DigiWorld, le développement des véhicules autonomes reste pour l’instant freiné par les nombreux enjeux éthiques et réglementaires rencontrés. En cas d’accident, la responsabilité du constructeur entre en jeu pour tout véhicule en dessous du niveau 3, ce qui a incité des constructeurs comme PSA à interrompre le développement de véhicules de niveaux 4 et 5. Notons enfin que le coût de tels véhicules demeure encore très élevé.

Source : IDATE DigiWorld