Alors qu'Intel a souhaité le 50ème anniversaire de la loi de Moore, celle-ci devrait continuer de servir la DSI durant au moins 10 ans, en particulier pour équiper le datacenter.

Présentée comme « un modèle de fondation de l'innovation informatique », la loi de Moore - qui rappelons-le tire son nom du cofondateur d'Intel, Gordon Moore, qui le premier a affirmé que la densité des transistors double tous les 18 mois – a encore quelques belles années devant elle. Et c'est tant mieux pour la DSI !

Le 50ème anniversaire... +10 ans

Au début de l'année, lorsque Intel s'est lancée dans les festivités du 50ème anniversaire, la tendance était d'affirmer que ce rythme soutenu d'évolution de la densité des processeurs se maintiendrait 5 ans encore (lire « Pas de repos pour la loi de Moore, performance jusqu'en 2020 »). Désormais on parle d'une perspective portée à 10 ans.

Les chercheurs d'Intel auraient en effet détecté des options qualifiées de prometteuses qui ouvriraient des perspectives vers les 7 nm et même 5 nm. Le nanomètre (nm) est la taille des circuits dans un composant électronique, exprimée en milliardième de mètre, soit dans le cas présent une forte proximité avec la taille des molécules qui composent la matière du circuit.

Cette affirmation, tenue par Mark Bohr, un chercheur d'Intel, ne prend pas en compte les recherches de cette dernière sur l'abandon des circuits en cuivre au profit d'un flux de lumière dans des circuits photoniques. La Loi de Moore pourrait donc se prolonger plus loin encore en acceptant de changer totalement de technologie. La question qui se posera alors portera sur la compétitivité de ces nouvelles technologies face au processeur 'à l'ancienne'…

Des fuites dans l'énergie

L'un des principaux axes de progression des composants informatiques porte sur la réduction de l'enveloppe énergétique. Chaque nouvelle génération affiche une réduction de la consommation d'électricité. Cependant, celle-ci n'est pas aussi régulière que l'abaissement de la taille des composants, la faute aux fuites d'énergie dans le processeur. Les fabricants de transistors vont devoir régler cette difficulté pour passer aux 7 et 5 nm afin de maintenir le rendement énergétique.

Comme l'a précisé Mark Bohr, plus qu'un moyen de prédire la croissance constante de la densité de puissance de calcul, la Loi de Moore est désormais assimilée à « un mécanisme de stimulation pour les concepteurs de puces ».

Le résultat est un triple axe de développement des processeurs qui profite à la DSI, au datacenter et aux supercalculateurs. La multiplication des composants dans une même surface permet en effet :

  • d'augmenter le volume de mémoire directement associé au coeur (core) du processeur, et donc de traiter plus rapidement et plus en profondeur des volumes plus importants de données en 'une seule passe' ;
  • d'intégrer de plus en plus de fonctionnalités qui viennent seconder le coeur du processeur, par exemple dans le calcul, le graphisme, l'optimisation du traitement de la donnée, la sécurité, etc.
  • de parallèliser les traitements à l'intérieur du processeur et en associant de plus en plus de processeurs qui prennent place dans un même cluster aux fonctions centralisées (supercalculateurs). 

Encore 10 ans de profits

Tout cela pour conclure que le rythme de progression des capacités des processeurs qui sera probablement maintenu durant 10 ans encore, dans le prolongement de la loi de Moore, mais également sur de nouveaux axes de déploiement, comme la parallèlisation, qui dans tous les cas vont profiter aux DSI qui sauront les exploiter et renouveler leurs équipements.