Récemment, l’éditeur d’obédience de droite The Daily Caller a étiqueté des articles de Politico et de NBC News sur une déclaration de Donald Trump sur le coronavirus. La division Check Your Fact de The Daily Caller fait partie des partenaires de vérification de faits de Facebook depuis le mois d’avril dernier. Ces derniers, qui, rappelons-le, détiennent le pouvoir de signaler des liens ou des publications comme faux, qui peuvent ensuite perdre des rangs dans le fil d’actualités et d’être moins visibles. Les critiques se sont élevés contre Facebook pour avoir admis The Daily Caller dans la liste de ses partenaires de vérification des faits. Certains observateurs voient leur crainte initiale se concrétiser, celle des vérifications biaisées.

L’histoire a commencé lorsque The Daily Caller a évalué deux articles de Politico et NBC News comme faux. Ces derniers ont rapporté les déclarations de Donald Trump lors d’un meeting. Selon ces journaux, le président américain aurait qualifié le coronavirus comme un canular de Politico. Le nouveau virus serait également le nouveau canular des démocrates, mais aussi un canular de NBC News. Dans son explication, Check Your Fact de The Daily Caller indique que le président a plutôt fait allusion aux critiques lancées envers la politique de son administration sur la gestion de l’épidémie. Lorsqu’on analyse les déclarations de Donald Trump, il est difficile de savoir ce qu’il voulait réellement dire, notamment s’il a qualifié le coronavirus de canular. Toujours est-il qu’une autre institution réputée de vérification des faits, Snopes, pense que le président n’a pas lui-même qualifié le virus de canular.

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Mais les observateurs ne s’intéressent pas réellement au fait que les articles des deux journaux soient allés trop loin ou pas. La question primordiale se pose sur l’efficacité du système de vérification des faits mis en place par Facebook. Il semble que le réseau social ne permette pas aux autres partenaires de vérification des faits à vérifier eux-mêmes la pertinence de la décision de The Daily Caller. Lorsque la question a été posée à Facebook, le géant américain a rappelé la responsabilité de ses partenaires, ajoutant qu’un audit n’est pas nécessaire sur le système actuel de vérification des faits, étant donné que tous ses partenaires sont approuvés par le réseau international de vérification des faits (IFCN), supposé être non-partisan. Selon Facebook, ce réseau dispose de règles éthiques et de plusieurs normes à utiliser par les vérificateurs des faits. Ces derniers doivent aussi respecter plusieurs critères pour évaluer l’exactitude d’une histoire avant de l’étiqueter comme « faux titre » ou « partiellement faux ». Par contre, il semble que The Daily Caller n’ait pas respecté ces consignes.

Facebook ne veut surtout pas se poser en arbitre de la vérité. C’est pour cette raison que le réseau social attribue pleinement à l’IFCN le rôle de vérifier la véracité des informations. La plateforme rappelle qu’un éditeur qui s’est senti avoir été étiqueté à tort peut faire appel auprès du vérificateur des faits. Par contre, Facebook précise que l’éditeur en question ne pourra pas faire appel à un autre vérificateur des faits pour une deuxième décision. Par conséquent, il est plus qu’apparent que l’annulation des étiquettes inexactes ou au moins controversées ne soient pas facile à réaliser. L’IFCN devrait avoir la possibilité de rejeter un de ses vérificateurs si ce dernier a violé ses règles de fonctionnement. De son côté, Facebook devrait mettre en place un nouveau processus qui permettrait à ses partenaires de mieux se positionner en arbitre de la vérité. Dans tous les cas, si les membres du réseau de vérificateurs ne parviennent pas à se mettre d’accord sur l’apposition d’une étiquette, cela pourrait gravement nuire au travail de la presse.

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