Soumis à une augmentation substantielle du trafic, l'Internet a dû supporter le transfert opéré par les télétravailleurs des réseaux des entreprises vers les réseaux publics, et l'augmentation du trafic domestique du fait du confinement. D’après le rapport de ThousandEyes, les perturbations d'Internet, dont les interruptions de service rendues publiques, auraient augmenté significativement à l’échelle mondiale depuis le début de l’année.

En mars, c’est plus 63 % de perturbation par rapport à janvier. En juin, plus 45 %. Au total, les fournisseurs de services Cloud ont connu environ 400 interruptions sur les 6 premiers mois de l’année, et environ 4500 interruptions dans les réseaux des ISP (fournisseurs de services internet). Avec une augmentation des pannes de 150 %, les fournisseurs de services Cloud ont connu une "hausse inhabituelle". Et pour cause : le trafic domestique (le streaming et les réseaux sociaux principalement) et professionnel (la multiplication des visioconférences et des événements virtuels) se sont combinés pour saturer le réseau mondial.

Un impact relatif sur les entreprises

Si les ISP ont connu des interruptions plus fréquentes, l'impact global sur les entreprises est relatif, en fonction du type d'entreprise et de sa région. Les pannes des ISP se produisent généralement en dehors des heures de bureau, et les interruptions le week-end sont moins fréquentes que pendant la semaine. Le rapport suggère que les différences dans le moment où les pannes se sont produites sont dues au fait qu'il y ait "moins de ressources en personnel disponibles pour effectuer des changements sur le réseau et/ou des niveaux de trafic globaux plus faibles".

En Europe, les pertes de paquets ont atteint un pic en mai avec 1 %, contre 5 % en Amérique du Nord. Cependant, ces pertes, même à leurs pics, ne sont pas assez fortes pour que les utilisateurs subissent des perturbations perceptibles.

Les entreprises ont aussi connu leurs propres pannes, sans rapport avec la santé d’internet. Elles accusaient déjà pour la plupart un retard en matière de fiabilité. Selon le rapport, le cloud computing reste la meilleure option pour une entreprise en termes d'évolutivité car elle se libère ainsi de "la dette technique des opérateurs historiques".