L'année 2015 démarre mal pour le moral des chefs d'entreprises, le « Global CEO Survey » de PWC affiche un repli de la confiance des dirigeants dans l'économie mondiale.

A force de se forcer à s'afficher optimistes, les dirigeants d'entreprises ont fini par se faire rattraper par la morosité du climat économique. La 18e édition de l’étude mondiale annuelle « Global CEO Survey » de PwC montre un net recul de la confiance dans l'économie et la croissance mondiale.

Moins optimistes, plus pessimistes

44 % des dirigeants interrogés estimaient en 2014 que la croissance mondiale sera meilleure en 2015. Nous voici justement en 2015, et sur les 1322 dirigeants interrogés, ils ne sont plus désormais que 37 % à exprimer leur confiance. A l'inverse, les 7 % de dirigeants qui en 2014 se montraient particulièrement pessimistes, puisqu'ils anticipaient un ralentissement de la croissance économique mondiale, sont désormais 17 % un an après.

Pour résumer, nos dirigeants sont moins optimistes, voire beaucoup plus pessimistes !

Le moteur américain

Si la confiance dans l'économie n'a basculé dans le vert (franchi la barre des 50%) dans aucune zone géographique, certaines régions du monde se montrent plus optimistes : c'est le cas de l'Asie-Pacifique, où 45 % des chefs d'entreprises s'attendent à une amélioration. Ainsi que l'Amérique du Nord, dont l'indice de confiance a grimpé de 10 points à 43 %, tiré par les Etats-Unis qui, dans l'esprit des patrons, redeviennent les maitres du monde après s'être laissés dépasser l'espace d'un instant par la Chine.

En revanche, l'Europe de l'Ouest est à la traine, avec un indice de confiance dans l'économie de 34 %. L'Allemagne (33%) fait toujours figure de relai de croissance, mais la France (14%) s'enfonce ! Ce n'est pas mieux en Europe centrale et de l'Est, dont les patrons sont les champions du pessimisme. Les dirigeants russes, qui en 2014 affichaient le plus d'optimisme (53%) dans le devenir de leurs entreprises, ont plongés et se retrouvent en bas de tableau avec 16 % ! Ils sont remplacés par les dirigeants indiens, qui prennent la tête avec 62 % de confiance dans leurs perspectives de croissance à court terme.

Préoccupations et concurrence

L'étude PWC va plus loin que le seul état du climat économique ressenti, elle s'intéresse également aux grandes tendances et aux préoccupations des dirigeants. Les voici, par ordre décroissant d'expression :

  • L'excès de réglementation (78%)
  • La pénurie de talents (73%)
  • L'action gouvernementale sur les déficits et le financement (72%)
  • L'incertitude géopolitique (72%)
  • L'augmentation de la pression fiscale (70%)
  • Les cyber-menaces et l'insuffisante sécurité des données (61%)
  • L’évolution du comportement des consommateurs (60%)
  • L'instabilité sociale et le taux de chômage (60%)
  • La rapidité du progrès technologique (58%)
  • L'augmentation du nombre de concurrents (54%)

PWC a également identifié les 3 leviers considérés par les dirigeants pour accroître leur compétitivité :

  • La transformation digitale (nous y reviendrons)
  • Le renforcement des partenariats
  • La diversité et l'adaptabilité des talents

Quant aux pouvoirs publics, les patrons d'entreprises en attendent :

  • Le maintien d'un système fiscal compétitif et efficace (67%)
  • Des infrastructures physiques (49%)
  • L’accès aux capitaux à un coût abordable (29%)
  • Des infrastructures numériques (28%)

Sans surprise dans cette période troublée, la réduction du risque de changement climatique n'est une priorité que pour 16 % des dirigeants.