Les grandes entreprises de technologie sont actuellement en désaccord concernant la réglementation de la reconnaissance faciale. Sundar Pichai, le PDG de Google, a déclaré récemment qu’il était favorable s'il le fallait à suspendre temporairement l'usage de la reconnaissance faciale comm suggérée par l’Union européenne le temps que les gouvernements légifèrent. De son côté, Brad Smith, président et directeur juridique de Microsoft, a affirmé que la reconnaissance faciale serait encore une technologie jeune et que la meilleure manière de la réglementer serait de continuer à la développer et à l’améliorer. Les affirmations de ces deux dirigeants surviennent au moment où l’UE prévoit de mettre en place une interdiction de 5 ans concernant l’utilisation de la reconnaissance faciale dans les espaces publics. Cette proposition a été communiquée à la presse la semaine dernière, mais elle pourrait changer lorsqu’elle sera annoncée de manière officielle. L’UE a indiqué dans la proposition que l’interdiction permettrait aux gouvernements et aux régulateurs d’évaluer les dangers et les risques potentiels de la reconnaissance faciale.
La reconnaissance faciale commence actuellement à être répandue dans plusieurs pays. Dans la majorité des cas, cette technologie est utilisée par les forces de l’ordre et les entreprises privées pour l’identification de personnes dans les espaces publics. Malgré le fait que cette technologie puisse être utile pour réduire le taux de criminalité, les défenseurs des droits civiques indiquent que l’adoption de cette technologie portera atteinte aux libertés civiles tout en favorisant une discrimination accrue de certaines minorités. La Chine utilise par exemple la reconnaissance faciale pour surveiller la minorité musulmane des ouïghours et le pays commercialiserait également cette technologie à d’autres régimes répressifs. Aux États-Unis, la reconnaissance faciale est utilisée par la police via des dispositifs proposés par des petites entreprises. Il y a quelque temps, le New York Times a publié un article concernant l’existence d’un système de reconnaissance faciale capable d’identifier un visage dans une base de données contenant près de 3 milliards de photos. Ces photos auraient été obtenues sur des sites comme Facebook sans le consentement des utilisateurs. Le rapport indique aussi que ce dispositif est actuellement utilisé par plus de 600 agences locales d’application de la loi. La Maison Blanche a exprimé récemment son souhait à adopter une approche simplifiée de la règlementation de l’IA et de la reconnaissance faciale pour favoriser l’innovation technologique. Malgré cela, certaines villes américaines comme Berkley et San Francisco ont déjà interdit la reconnaissance faciale dans leur juridiction. Toutefois, ses mesures sont qualifiées d’exemples de dépassement de la règlementation par la Maison Blanche.
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