Le fabricant de drones destinés au transport humain Ehang a déposé son offre publique initiale auprès de l’US Securities and Exchange Commission en vue de son introduction en bourse, pour un montant total de 100 millions de dollars. La société chinoise ambitionne de devenir la première société de taxis volants autonomes au monde d'ici fin 2020. Ehang a présenté un engin autonome biplace doté de 16 rotors. Ce modèle, l'Ehang 216, découle directement de son prédécesseur, l’Ehang 184 doté de huit rotors. Le premier vol d’essai de l’Ehang 216 a vu la participation du prince des Pays-Bas Christiaan en avril 2018. Ehang n’est pas la seule entreprise à vouloir développer un service de taxis volants autonomes. Comme ses concurrents, l'entreprise doit faire face à plusieurs défis importants, notamment techniques et réglementaires. Selon son directeur marketing, Derrick Xiong, d’éventuels accidents d’exploitation d’un service de taxis volants autonomes pourraient compromettre la confiance que pourraient lui accorder ses futurs clients.

Ehang a réalisé sa dernière séance de levée de fonds en 2015 pour un total de 42 millions de dollars. Jusqu’ici, la société n’affiche pas encore de rentabilité. En 2019, elle affichait une perte nette de 5.5 millions de dollars, de même qu’une sortie de fonds de 5.8 millions. Son portefeuille client n’est également pas très étoffé, ne comprenant qu’un client majeur qui assure 45 % de son chiffre d’affaires. Si ses clients actuels décident de l’abandonner, les impacts sur sa rentabilité seraient importants. Néanmoins, elle a obtenu l’aval des régulateurs chinois pour lancer un service commercial par drone à Guangzhou. Elle a aussi établi une collaboration avec le gouvernement local pour la mise en place d’un centre de contrôle du trafic aérien des drones autonomes. L’entreprise entend en profiter afin de tester des plateformes d’atterrissage et de décollage de ses drones. En Chine, Ehang espère lancer un service de transport de colis de faible poids, dont des médicaments et même des organes. D’un autre côté, Ehang a déclaré avoir cessé de commercialiser ses drones aux États-Unis et en Allemagne à cause de la forte concurrence. De plus, le contexte politique entre la Chine et les États-Unis ne lui permet pas de prendre le risque et d’y investir, par peur de figurer dans la liste noire américaine.

À lire aussi UberAir, le taxi volant comme service de tous les jours