Le marché européen des services cloud connaît une expansion fulgurante, avec une croissance annuelle moyenne estimée à 23 % jusqu’en 2028, selon une étude de BDO. Ce dynamisme devrait porter sa valeur à 110 milliards d’euros, tirée par la migration massive des entreprises vers des solutions cloud. Ces dernières offrent des avantages économiques et techniques majeurs, comme la réduction des coûts informatiques et une flexibilité accrue.
L’Infrastructure as a Service (IaaS) et le Platform as a Service (PaaS) sont les deux piliers de cette croissance. L’IaaS permet aux entreprises d’accéder à des ressources informatiques virtualisées (serveurs, stockage) sans investir dans du matériel physique. Le PaaS, quant à lui, fournit aux développeurs un environnement clé en main pour créer, tester et déployer des applications, simplifiant ainsi le cycle de développement.
Des besoins évolutifs
Les experts de BDO soulignent que le marché mondial des services cloud pourrait être multiplié par six entre 2020 et 2028, grâce à la fiabilité, la performance et l’efficacité accrues du cloud. L’Europe, troisième marché derrière l’Amérique du Nord et l’Asie, se distingue par une croissance plus marquée du PaaS que de l’IaaS, contrairement aux tendances mondiales.Cette progression est notamment alimentée par l’adoption de technologies disruptives comme l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, le travail hybride ou la réalité virtuelle. Ces innovations poussent les entreprises à rechercher des infrastructures cloud toujours plus performantes et adaptées à leurs besoins évolutifs.
Maarten Kuil, associé chez BDO, précise que la part du PaaS devrait passer de 44 % en 2020 à 54 % en 2028, en raison de la demande croissante des entreprises de logiciels. Le PaaS permet en effet de développer, déployer et mettre à jour des applications plus rapidement et à moindre coût, comparé à une infrastructure interne.
Cependant, le marché européen reste très concentré, avec une domination écrasante des géants américains : Amazon, Microsoft et Google détiennent à eux seuls 72 % des parts de marché.
Les acteurs européens peinent à rivaliser, ne représentant que 13 % du marché, malgré des efforts pour promouvoir des solutions locales. Cette concentration pose des défis en termes de souveraineté numérique et d’indépendance technologique pour l’Europe. Les entreprises et les régulateurs sont ainsi incités à soutenir l’émergence de champions européens du cloud, afin de rééquilibrer la balance face aux leaders américains.
