Bouygues révise son offre en attendant la fin des négociations exclusives, tandis que Numericable garantit 36 mois d'emploi...
Pas de pause dans la guerre qui oppose Bouygues et Numericable pour le rachat de SFR à Vivendi. Et tout le monde ronge ses freins en attendant le 4 avril, date de fin des négociations exclusives engagées entre Vivendi (SFR) et Altice (Numericable).
Patrick Drahi, le PDG de Altice, a récemment indiqué qu'il ne réviserait pas son offre... pour le moment.
Plus de numéraire pour Vivendi
Du coté de Bouygues, après la surenchère en cash et en prise de participation dans l'éventuelle nouvelle entité SFR-Bouygues Telecon (lire « Rachat de SFR : la surenchère de Bouygues, Martin fait appel à ses amis »), le troisième opérateur français travaille à réduire la participation de Vivendi dans le nouvel ensemble.
Ramenée à 21,5 % dans la dernière offre de Bouygues, celle-ci pourrait être encore réduite si le groupe parvient à faciliter une sortie rapide de Vivendi. Pour cela, Martin Bouygues cherche à amener sur le projet des banques, des assureurs et des sociétés de capital-investissements. Qui prendraient des participations dans SFR-Bouygues Telecom via le rachat des actions de Vivendi, ce qui augmenterait le numéraire encaissé par ce dernier.
Un autre scénario serait étudié par Bouygues, une offre intégralement en cash. Dans les deux cas, cash et réduction de la participation de Vivendi, Bouygues doit trouver des partenaires financiers.
Engagement sur l'emploi
Du coté de Altice, la maison mère de Numericable, Patrick Drahi veut jouer sur la fibre sociale. Sa réaction fait suite à la proposition par l'intersyndicale de SFR d'un protocole d'accord visant à formaliser les engagements des candidats à la reprise en matière d'emploi, dont le maintien des effectifs pendant 48 mois. Le patron du groupe s'est engagé à maintenir l'emploi, sans licenciement collectif économique, et cela pour 36 mois après la fin de la période d'exclusivité.
Une déclaration qui laisse les syndicats sceptiques. D'une part, Altice n'est pas à abri d'un revirement financier, surtout que le montage imaginé par Patrick Drahi demeure risqué. D'autre part, en fixant la date de début de garantie au 4 avril, ce dernier réduit mécaniquement son temps d'engagement puisque la finalisation du rachat, avec le passage obligé des autorités de régulation françaises et européennes, sera longue, ce qui réduira d'autant la durée de l'engagement de Numericable.