« Redifine », le fil rouge de l'édition 2014 de EMC World, renvoie vers la « troisième plateforme » pour la gestion des données. Un domaine sur lequel le constructeur et éditeur est à l'aise, et qui lui permet de revoir sa stratégie en lorgnant avec insistance vers le software-defined data center.
Redéfinir la plateforme de stockage de l'entreprise pour répondre aux grandes tendances que sont l'explosion de la donnée, le cloud computing, le big data, la mobilité, ou encore l'internet des objets, voilà ce qui s'affiche derrière le «
redifine » présent en leitmotiv de cet EMC World 2014 qui se déroule actuellement à Las Vegas.
Cette manifestation réunit l'écosystème mondial du premier constructeur de solutions de stockage, soit des milliers de clients et de partenaires, encadrés par les équipes d'EMC et de ses sponsors.
Encore l'expression 'constructeur' n'est-elle plus réellement adaptée à définir EMC, 'éditeur' serait certainement plus pertinent. Doublement car si le logiciel a pris une place importante dans la stratégie et au cœur du catalogue du groupe, c'est à une migration fondamentale à laquelle EMC nous convie, celle du « sotfware-defined storage », étendue au « software-defined data center » via les offres de la filiale VMware.
L'explosion des données et de l'univers digital
Dans son introduction, Joe Tucci, le CEO d'EMC qui en deux décennies à porté le fabricant au pinacle des acteurs des IT, a dévoilé des chiffres qui repositionnent la problématique de la donnée : entre 2013 et 2020, le volume global des données sera multiplié par 10, soit 4,4 zettabyte. Rappelons que 1 ZB (ou Zo) = 1000 exabyte = 1 milliard de terabyte = 10
21 octets !
Autres chiffres sensibles, de 28 millions aujourd'hui, le nombre des professionnels des IT passera à 36 millions en 2020. Ce qui en soit n'est pas une mauvaise nouvelle pour l'emploi dans notre secteur, à méditer cependant tant dans les DSI que pour la formation des futurs acteurs de nos métiers. Et le volume personnel des données de chacun de ces acteurs passera de 230 Go à 1,23 To.
Enfin, l'espace occupé par « l'univers digital », donc les IT, devrait s'élargir singulièrement, avec d'un coté le cloud qui devrait concerner 40 % de cet univers en 2020 (il est actuellement de 20 %), et l'explosion du domaine de l'Internet des objets, qui couvrira 27 % de ce même univers.
Vers le software-defined...
«
Les entreprises vont devenir de plus en plus software-defined, nous a affirmé Joe Tucci.
Pour le CEO, l'IT est de plus en plus reconnu comme le moteur de l'innovation et de la croissance ». Dans ces conditions, la troisième plateforme c'est l'extension du domaine du stockage vers la consolidation des infrastructures existantes, l'élargissement de la consommation de la donnée via les applications, le big data pour en extraire la valeur, et bien évidemment la mobilité.
Pour mener à bien cette stratégie, l'entreprise et ses partenaires dont EMC se doivent d'adopter le logiciel comme technologie fédératrice de ses plateformes de données et des services internes comme externes, avec en particulier l'explosion de tout ce qui relève des réseaux sociaux.
EMC joue la carte de la fédération
Comment cela se traduit-il dans les faits, et dans l'offre EMC ? Le raisonnement du constructeur passe désormais par une cartographie des workloads qui alimentent l'entreprise. Puis EMC positionne ses solutions de stockage de la donnée pour répondre à ces workloads. Mais cela ne suffit pas, car la DSI se doit désormais d'adopter une vision transverse tournée vers le service rendu aux métiers.
Dans ces conditions, Joe Tucci nous a défini sa «
stratégie de fédération » qui englobe EMC, VMware pour aller vers le software-defined data center, et Pivotal présenté comme l'offre big data du groupe, mais qui s'inscrit également dans un objectif de plateforme cloud sur le modèle PaaS (Plateform as a Service).
Et EMC se donne les moyens de mener à bien sa stratégie. Le groupe consacre 12 % de son chiffre d'affaires à la R&D et 10 % aux acquisitions. Ce qui a donné l'occasion à Joe Tucci de terminer son intervension par l'annonce de l'acquisition de DSSD, une start-up spécialisée dans l'optimisation des usages du flash, pilotée par Andy Bechtolsheim – un acteur incontournable de la Silicon Valley, à l'origine, pour ceux qui s'en rappellent, de Sun, mais aussi des switch Arista, pour ne citer que ces entreprises de renom -, dont les futurs produits ont figuré sur une présentation sous le cachet 'top secret', et dont nous ne saurons rien pour le moment !