« Vous devriez songer à fermer votre compte Facebook, si vous en avez un », Maître Bernhard Schima, avocat de la Commission européenne.
C'est un nouvel effet Snowden qui frappe la Communauté européenne...
Interpellé dans le cadre d’un procès contre Apple, Facebook, Microsoft, Skype et Yahoo, intenté sous la forme d'un recours collectif émanent d'Allemagne, d'Autriche, d'Irlande et du Luxembourg, devant la Cour de justice de l’Union européenne, l'avocat de la Commission européenne a mis en garde le procureur général : « Vous devriez songer à fermer votre compte Facebook, si vous en avez un ».
Cet avertissement rejoint le dénonciation du cadre législatif du Safe Harbor, qui fournit aux citoyens américains une protection de leurs données privées. Hors, les révélations d'Edward Snowden sur les pratiques de la NSA ont démontré l'inefficacité du Safe Harbord. Dans ces conditions, comment les entreprises américaines citées dans ce procès peuvent-elles assurer que les données personnelles des citoyens européens qui en sont clients sont protégées ? Surtout lorsque ces données sont transférées aux Etats-Unis ?
En attente de la décision de la CJUE
La Cour de justice de l’Union européenne doit rendre prochainement, le 24 juin, un jugement sur l'efficacité du Safe Harbor. Mais l'affirmation de Maître Bernhard Schima en dit long sur l'état d'esprit des experts de la Commission. Et sur leur conviction quant à la protection des données citoyennes en Europe !
La vraie question dans cette affaire n'est cependant pas de savoir si la NSA et d'autres agences américaines peuvent avoir accès à nos données personnelles, il n'y a pas à en douter, elles le font sans se préoccuper de notre souveraineté. Mais plutôt de s'interroger sur l'attitude des membres de la Commission, que l'on sait fortement sollicités par divers lobbys.
Dans le cadre des négociations commerciales entre l'Europe et les Etats-Unis, vont-ils tenir face aux dérives américaines ou vont-ils adopter une position libérale difficilement tenable dans le cadre d'une protection de la citoyenneté ? Autrement dit, la prise de conscience lancée par l'avocat de la Commission au procureur général sera-t-elle suivi d'effet ?