La seconde conférence française Devopsdays, incontournable lieu d'échange et de partage pour la communauté DevOps, se tiendra les 14 et 15 avril prochains. En partenariat avec IT Social. La version française des Devopsdays se déroulera pour la seconde fois à Paris, les 14 et 15 avril prochains. La communauté DevOps, avec des participants et des conférenciers venus du monde entier, échangera autour de la culture DevOps, de ses techniques et de ses bonnes pratiques. Conférences, présentations et sessions d'échange selon la méthodologie open space se succèderont durant les deux jours. Sébastien Brochet, expert en pratiques DevOps, fondateur et CTO de Cloudenza, membre de la communauté qui organise la manifestation, également membre de IT Social, a répondu à nos questions.

IT Social : Pouvez-vous nous rappeler ce qu'est DevOps ?

Sébastien Brochet : DevOps n'est ni une méthode, ni une pratique. C'est une idéologie, née sous l'impulsion du Belge Patrick Debois, qui lui a donné son nom en octobre 2009. Elle part du constat que si le développement de logiciel (devs) est OK, la mise en production et l'exploitation (ops) sont ralenties, avec des problématiques de disponibilité des environnements, de conformité et d'agilité. DevOps pose la question des méthodes de type ITIL, qui en imposant trop de processus génèrent beaucoup de frustration lorsque le développement ne passe pas en production. DevOps n'est pas une science exacte. C'est une idéologie non prescriptible qui s'interroge sur comment développer l'agilité sur la partie opérations ? Comment réunir les deux populations, développeurs et infrastructures (devs & ops), pour échanger plus d'information, mieux travailler ensemble, fluidifier le passage en production ? C'est une culture qui vise à réduire le manque d'agilité et de flexibilité sur l'infrastructure, qui n'est pas alignée sur les besoins du produit, ni sur les délais, avec des projets qui n'avancent pas assez vite.

Une idéologie, certes, mais qui repose sur des bases reconnues...

En effet, DevOps repose sur quatre piliers appelés CAMS : culture, automatisation, mesure, et partage (sharing). Et sur trois voies : le flux entre devs et ops, le feed back, et le continuous experience awareness modèle itératif d'hypothèses. Il ressemble au lean start-up : expérimenter, tester, confirmer les hypothèses, le tout centré sur le produit et les utilisateurs. Le manque d'agilité et de flexibilité sur l'infrastructure entraine qu'elle n'est pas alignée sur les besoins du produit et les délais. Avec pour résultat que les projets n'avancent pas assez vite. D'ou la nécessité de communiquer afin d'anticiper les besoins, et d'automatiser les environnements.

Comment se déroule la mise en place d'une démarche DevOps ?

Elle passe par les trois voies que nous avons évoquées :
  • C'est d'abord la voie de la culture et des hommes. Il faut discuter, se parler, anticiper, travailler la compréhension du rythme des équipes, inviter les ops lors des lancements, identifier les problématiques, savoir pourquoi on fonctionne en silo, et ce qui limite le passage de plats.
  • C'est ensuite la voie de l'automatisation. Il faut décrire les besoins, automatiser les déploiements, exécuter un programme plutôt que taper des commandes. C'est ce que nous appelons « infrastructure-as-code ».
  • C'est enfin la voie des métriques. Mesurer le temps de déploiement d'une nouvelle version, le temps pour que le code se retrouve dans un environnement testable, etc. S'interroger également sur ce qui échoue.
Pour progresser, il faut partager : quels sont les bons outils, partager les expériences, comment se situer par rapport aux autres ? Nous organisons des réunions de pairs à pairs, nous partageons des bonnes pratiques… C'est collaborer. Via la collaboration, on peut faire mieux, via la coopération, on se fixe un objectif commun. Le développement en tire un bonus sur les fonctionnalités, les ops tirent profit de la gestion d'un service, avec la disponibilité et la stabilité. DevOps permet de rassurer tout le monde, d'avoir des process cadrés, et la capacité de traiter plusieurs modifications par jour.

Qu'apporte l'évènement Devopsdays, en particulier pour le DSI ?

Devopsdays réunit des speakers reconnus, des sociétés qui produisent des outils, des témoignages d'entreprises qui fonctionnent bien. La réflexion repousse les limites des principes et des méthodes. Et les open space permettent de rencontrer les pairs. Devopsdays s'adresse aux DSI qui veulent de l'innovation, tenir les délais, s'aligner avec le business. Aujourd'hui, les DSI n'ont pas le choix, car ils ont l'agilité, mais ils ne sont pas à niveau coté ops. DevOps, ils en ont entendu parler, mais ils ne savent pas ce que c'est. Et ils savent que ça doit marcher. Il savent que les sociétés qui mettent en place DevOps réduisent le time to market. Le DSI doit nous envoyer ses responsables développement et infrastructure. Les inscriptions pour Devopsdays Paris – évènement que nous considérons comme incontournable, c'est pourquoi IT Social a souhaité en être le partenaire - seront bientôt closes. Il est urgent de s'inscrire ici http://www.devopsdays.org/events/2015-paris/.