En 2014, les fusions-acquisitions technologiques ont atteint leur plus haut niveau depuis 2000.
Le secteur technologique confirme le mouvement de consolidation engagé en 2013 en dépassant les 100 milliards de dollars d'opérations de fusion-acquisition (M&A, mergers and acquisitions) en 2014. Plus précisément, 104,2 milliards de dollars ont été investis principalement dans des opérations de croissance externe pour les entreprises et de consolidation de portefeuilles ciblés pour certains fonds d'investissements très actifs en ce domaine.
Le record de 2000, 207,7 milliards de dollars investis dans des opérations de fusion-acquisition, est encore loin. Mais en pleine expansion de la bulle internet, les conditions économiques étaient totalement différentes et sources d'instabilité. Le second record, 110,4 milliards de dollars enregistrés l'année précédente, 1999, était le prélude à l'explosion de 2000, et a jeté de la poudre aux yeux à de nombreux observateurs qui à l'époque n'avaient pas vu le mal s'immiscer dans nos économies.
USA, Chine et Hollande
- Les Etats-Unis occupent traditionnellement la première place du classement, mais avec 58,4 milliards de dollars investis dans des opérations de fusion-acquisition, le marché américain des entreprises accuse un replis de 12 %. Deux explications à ce repli : certaines grosses opérations de M&A ont eu lieu hors du territoire américain, et les investisseurs s'intéressent de plus en plus à l'Europe, Israël, et aux pays émergeants.
- La Chine occupe le seconde place, avec un bond des M&A puisqu'avec 26,4 milliards de dollars elle a doublé son enveloppe par rapport à 2013. L'année 2015 devrait confirmer ce mouvement.
- Surprenante troisième place, la Hollande rejoint le trio de tête grâce à l'une des plus grosses opérations de M&A de l'année, l'acquisition de Freescale Semiconductor par NNXP Semiconductors, pour 16,7 milliards de dollars.
Un autre classement intéresse les observateurs du marché, celui des banques qui soutiennent les opérations de fusion-acquisition. Morgan Stanley occupe la première place avec un volume d'opérations de M&A de 21,9 milliards de dollars. Le Credit Suisse est proche avec 20,9 milliards, et Goldman Sachs occupe la troisième place avec 18,2 milliards.
2015, prochaine année record ?
La seconde place de 1999 est à la portée de l'année 2015. Mais les conditions économiques sont radicalement différentes par rapport à celles du début du siècle. Il n'y a pas – encore ? - de bulle sur le modèle de la bulle Internet, et les M&A sont le fruit d'un stade de maturité des entreprises et des fonds de placement plutôt que d'un volume d'argent disponible qui a brulé les doigts de certains patrons d'entreprises, de fonds et de banques. La multipication des scissions s'annonce également comme le précurseurs de futures M&A...