À l’occasion de la journée de la protection des données, Comparitech vient de publier un classement de 50 pays dans le monde en fonction de leurs pratiques en matière de collecte et d’utilisation de données biométriques. L’étude a porté sur les pratiques de 90 pays, mais pour que la comparaison soit équitable, beaucoup de pays n’ont pas été classés. En raison d’un développement technologique encore balbutiant, ils auraient eu les meilleurs scores. À noter aussi que le classement ne prend pas en compte les pratiques des pays en matière de liberté d’expression et de droits de l’homme. Certains sont plutôt bien classés au regardleurs pratiques démocratiques délétères comme le Belarus, le Turkménistan ou l’Azerbaïdjan.
Chaque pays a été noté sur 31, les faibles scores indiquant une utilisation extensive et invasive de la biométrie et de la surveillance. Un score élevé démontre de meilleures restrictions et le respect d’une réglementation concernant l’utilisation et la surveillance biométrique. Pour pondérer les données relatives aux conséquences de la crise pandémique sur la collecte et la surveillance biométriques, Comparitech a déduit un point pour chaque domaine où la biométrie a été introduite comme mesure de contrôle face à l’urgence.
La Chine premier Big Brother du monde
La France se classe au 12e rang avec un score de 14/31, à égalité avec l’Allemagne, le Canada, la Belgique et Israël. Dans l’ensemble, les pays de l’UE ont obtenu de meilleurs résultats que les autres pays en raison de la réglementation protégeant l’utilisation de la biométrie sur le lieu de travail (dans une certaine mesure).
Sans surprise, c’est la Chine qui se classe en tête des pays les plus invasifs avec un score de 2 points sur 31. Un point pour son absence de système de vote biométrique et l’autre pour avoir autorisé les détenteurs de passeports de Singapour, du Brunei et du Japon à entrer dans le pays sans visa, pour une durée maximale de 15 jours. « Son score pour l’absence de système de vote biométrique est également un peu ironique, précise Comparitech, car le système de vote est très fortement contrôlé, ce qui rend peut-être le vote biométrique inutile ». La Chine a également été pénalisée par l’inclusion des données génétiques (ADN) dans la base de données biométriques nationale.
Les États-Unis parmi les plus mauvais élèves
La Chine est suivie de près par le CostaRica (3/31) qui vient de créer une base de données biométrique pour les nationaux à partir de 12 ans, et pour les voyageurs qui entrent dans le pays. Il est suivi par l’Iran (5/31) et les États-Unis, l’Arabie Saoudite, les Émirats Rabes Unis, Bangladesh, les Philippines et l’Ouganda (6/31). « Le choc est de trouver les États-Unis parmi les plus mal classés », s’étonne Comparitech.
Les États-Unis occupent ainsi le quatrième rang mondial des pays les plus invasifs. Ce n’est pas étonnant au regard de l’absence de loi fédérale pour protéger les données biométriques des citoyens. Quelques États ont promulgué des lois de protection comme la Californie, mais les pratiques biométriques se généralisent plutôt, comme la reconnaissance faciale dans les lieux publics, la biométrie sur le lieu de travail et des empreintes digitales pour les visas.