Une très forte majorité, 91 % des professionnels de la cybersécurité, souhaite des mesures plus strictes sur internet pour lutter contre la désinformation, selon un rapport publié par Neustar, une entreprise spécialisée dans la résolution des problèmes d'identité.
La pandémie de la covid-19 a donné une impulsion considérable à la désinformation et à l'enregistrement de faux domaines. Les escrocs utilisent l'ingénierie sociale pour diffuser des fake news, des preuves falsifiées et des conseils erronés selon un nouveau rapport du Neustar International Security Council (NISC), qui regroupe des experts en cybersécurité.
Neustar a créé en 2017 le NISC pour permettre à ses clients de discuter des dernières tendances en matière de cybersécurité avec les principaux experts du monde entier.
« La désinformation n'est pas un phénomène nouveau. Elle a toujours été utilisée comme une tactique clé par des personnes qui essayent d'atteindre des objectifs majeurs avec des moyens limités », a rappelé Rodney Joffe, président du NISC.
Mais avec la crise sanitaire, la désinformation est devenue une problématique majeure pour certaines organisations. « Si les motifs des acteurs malveillants peuvent différer, l'érosion de la confiance causée par la désinformation pose toute une série de défis éthiques, sociaux et technologiques aux organisations », lit-on dans cette étude.
La gestion complexe de la désinformation
Résultat, la moitié (48 %) de ces mêmes professionnels considèrent l'augmentation de la désinformation comme une menace pour l'entreprise et une autre moitié la juge « très importante ».
En réponse, 46 % des organisations ont déjà mis en place des programmes pour mettre davantage l'accent sur leur capacité à réagir à l'augmentation de la désinformation et des faux domaines.
Un tiers environ (35 %) a déclaré qu'ils s'en préoccuperont au cours des six prochains mois, tandis que 13 % l'envisageront si le problème persiste.
Mais la gestion de la désinformation est complexe. Seuls 36 % des responsables de la sécurité sont très confiants dans la capacité de leur organisation à identifier avec succès les fausses informations et les faux domaines.
Soulignant ces préoccupations, 91 % des répondants ont déclaré que des mesures plus strictes devraient être mises en œuvre sur l'internet si la récente augmentation de la désinformation et des faux domaines se poursuit.
« Les organisations doivent être vigilantes lorsqu'il s'agit d'évaluer comment leur marque est utilisée pour diffuser des informations erronées potentiellement préjudiciables », a préciséRodney Joffe.
« Sur un internet ouvert, où les personnes peuvent librement enregistrer des domaines et diffuser des informations via les réseaux sociaux, les organisations doivent mettre en place des groupes de travail mondiaux spécialisés dans la surveillance et la fermeture des faux domaines et des fake news. Cela impliquera le déploiement d'une approche permanente et l'utilisation de données intelligentes sur les menaces pour mesurer et atténuer le risque », estiment les auteurs du rapport du NISC.