Sonos, le fabricant américain d’enceintes intelligentes, a déposé mardi deux plaintes contre Google pour violation de brevets. La société affirme que Google a copié sa technologie pour la synchronisation d’un groupe de haut-parleur sur un réseau local. Cette fonctionnalité aurait été lancée par Sonos avant même que Google ne l’intègre à ses produits comme le « Home » et le « Home Mini ». Malgré le fait que cette plainte concerne une violation de brevets, certains analystes estiment que le vrai combat de Sonos consiste à lutter contre le monopole des géants de la technologie comme Google qui n’ont aucun scrupule à éliminer la concurrence. En effet, le cas des grandes entreprises qui copient les innovations des petites structures a toujours existé depuis des années. De nombreuses startups comme Sonos qui ont développé des produits innovants ont ensuite vu leur plus grand concurrent lancer des produits similaires à des prix moins chers. L’un des dirigeants de Sonos a déclaré au New York Times que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase n’était pas vraiment la violation présumée de brevets par Google, mais plutôt à cause du monopole que la société exerce sur le marché des haut-parleurs intelligents avec son assistant vocal. D’après le Times, Sonos avait prévu de déployer un support simultané pouvant prendre en charge Google Assistant et Amazon Alexa pour se démarquer des produits existants sur le marché. Toutefois, Google et Amazon auraient forcé Sonos à abandonner ce projet. Les dirigeants de Sonos ont souligné le fait que le Google a toujours maintenu une interdiction permanente pour s’assurer que Google Assistant ne fonctionne pas en simultané avec les produits des concurrents comme Amazon, Baidu, Microsoft et Apple.
De nos jours plusieurs entreprises bloquent l’accès des services de leur concurrent sur leur propre matériel. Cette situation a fait que les utilisateurs se retrouvent avec moins de choix fonctionnels, car ils doivent déclarer leur allégeance à un écosystème avant d’acheter un appareil précis. De plus, les grandes entreprises ont la possibilité de copier légalement le concept d’un produit, car une idée ne peut être brevetée. Certains analystes pensent que la solution serait de rendre les différents écosystèmes plus compatibles pour permettre par exemple aux petites entreprises telles que Sonos d’utiliser des produits comme Google Assistant. Pour le moment, Sonos n’a pas encore poursuivi Google pour concurrence déloyale. Toutefois, Patrick Spence, le PDG de Sonos, devrait témoigner devant un sous-comité antitrust au Congrès américain le 17 janvier prochain.
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