Une étude réalisée par des experts britanniques a révélé que l’intelligence artificielle est désormais capable d’égaler les humains pour émettre un diagnostic médical. En effet, une IA qui utilise l’apprentissage en profondeur (deep learning) a montré un niveau d’efficacité de 87 % (86% pour l’humain) pour détecter un état pathologique, et de 93 % d’efficacité pour donner des indications médicales (91 % pour l’humain). Parmi les membres de l’équipe de l’étude figurent le Pr. Alastair Denniston, des Hôpitaux universitaires de Birmingham Foundation Trust, et le Dr. Denniston Liu. Selon ces derniers, l’utilisation de l’IA dans le monde médical pourra, à termes, alléger les ressources et permettre aux médecins d’interagir davantage avec leurs patients. D’ailleurs, le gouvernement britannique a décidé d’octroyer un financement important au NHS d’un montant de 250 millions de livres. Il sera destiné à la mise en place d’un nouveau laboratoire de développement IA.
Par contre, malgré les résultats encourageants montrés par cette étude, les experts eux-mêmes restent prudents. Il faut préciser que pour la réaliser, ils se sont basés sur une compilation d’autres recherches similaires utilisant l’IA. Sur les 20.000 études jugées pertinentes, seules 14 ont été prises en considération pour la qualité des résultats. D’un autre côté, d’autres spécialistes en la matière affichent clairement leur scepticisme, comme le Dr. Raj Jena de l’Hôpital Addenbrooke de Cambridge, qui souligne qu’il faudrait plus de tests pour bien établir l’efficacité de l’IA dans l’interprétation médicale. C’est aussi le cas du Pr. David Spiegelhalter qui met les points sur l’insuffisance des études. Néanmoins, les auteurs restent optimistes. Ils précisent, en outre, que l’application de l’IA pourra résoudre certains problèmes comme l’analyse des imageries médicales dans les endroits où il n’y a pas d’experts en la matière.