L’Arabie Saoudite, à travers deux de ses sites de production de pétrole à Abqaiq et Khurais, a été victime d’une attaque de drones le 14 septembre dernier. Ce qui a conduit à une destruction importante des installations industrielles présentes, faisant perdre momentanément au royaume plus de 50 % de sa production. D’un autre côté, ces deux sites pétrolifères ont une importance mondiale. En effet, ces usines d’Aramco, société publique saoudienne, sont la plus grande unité de stabilisation du pétrole brut au monde. Une déstabilisation au niveau de sa production aura inévitablement un impact international. De plus, le brut produit à Khurais et Abqaiq représente 10 % de la production totale de toute la planète. Et les conséquences ne se sont pas fait attendre. Rien qu’aux États-Unis, les prix à la pompe ont déjà augmenté de quelques cents.
Les rebelles Houthis du Yémen contre lesquels l’Arabie Saoudite mène une guerre sans merci ont tout de suite endossé la responsabilité des attaques. Pourtant, quelques éléments viennent remettre en cause leur mea culpa. L’agression aurait été menée avec 10 drones. Toutefois, le nombre de sites endommagés dépasse ce nombre : 17. Par ailleurs, ce n’est pas la première attaque de drones perpétrée par les Houthis, mais cette foi-ci, elle semble être beaucoup plus précise, d’autant que le système de défense du royaume n’a pas réussi à les détecter. Après constatation des débris, les autorités saoudiennes ont collecté des restes d’appareils qui se rapportent au drone de croisière Quds-1, fréquemment utilisé par les Houthis. Mais cela soulève quelques questions essentielles : les rebelles n’auraient pas les moyens financiers pour le construire sur place. D’autre part, les missiles utilisés ressemblent en plusieurs points au modèle iranien Soumar. Selon certaines sources saoudiennes et américaines, l’attaque ne provenait pas du sud de l’Arabie Saoudite, vers lequel son système antimissile s’était tourné, mais depuis le nord. Cette information laisse supposer, toujours d’après ces responsables, que les drones de croisière proviendraient plutôt du territoire iranien. D'après une dernière dépêche, les autorités saoudiennes ont confirmé cette supposition en décortiquant les épaves. Ces derniers comporteraient des étiquettes attestant leur origine iranienne.