Le marché de l’impression 3D se démocratise, qu’il concerne les professionnels ou le grand public. L’offre s’élargit, qu’il s’agisse des systèmes d’impression ou des consommables, mais également des prestations de digitalisation ou d’impression. L’impression additive devient presque accessible pour tous et quasi incontournable.
Malgré un ralentissement de sa croissance, le marché de l’impression 3D continue de progresser. Le premier salon AddFab sur l’impression additive, l’impression 3D, aura rencontré un succès remarqué. Pas au point cependant de faire de l’ombre au vénérable Graphitec sur lequel il est venu se greffer, car les populations intéressées ne sont pas les mêmes.
La différence vient des usages, bien évidemment. Car face à un marché de l’impression graphique qui demeure assez contrôlé malgré les apports du numérique, l’impression 3D est un domaine d’expérimentation qui est encore très loin d’avoir donné toute sa puissance.
Les enjeux de l’impression 3D
Les limites existent, pourtant. L’impression 3D est encore considérée comme assez cher, ce qui reste discutable car des solutions existent, en particulier pour déporter l’impression chez des prestataires externes. La qualité des impressions a en revanche fait de gros progrès. Pourtant, de nombreuses attentes demeurent sur les matériaux. Certes, on peut aujourd’hui imprimer divers matériaux plastiques, des céramiques, de l’argile, du béton, également du métal. Il est également possible de créer ses propres matériaux (à l’exemple des cellules de la peau). Cependant, l’avenir devrait réserver de nombreuses surprises dans ce domaine.
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Questions de propriétés intellectuelles
Côté réglementations et juridique, l’impression 3D apporte une certaine complexité, mais rien de bien insurmontable. L’arsenal juridique français, européen, et plus généralement des pays industrialisés s’applique à l’impression 3D, en particulier les règles applicables sur la copie privée et la contrefaçon. Il convient, lorsqu’un objet à reproduire est protégé (droit d’auteur, dessin, marque, brevet) d’obtenir l’autorisation des ayants droits. Avec les exceptions de l’usage privé (sauf à en faire un usage commercial), ainsi que dans le cadre de l’enseignement et de la recherche, qui est connu.
Plus sensible est la question de la responsabilité. Avec l’exemple de la pièce automobile détachée fabriquée en 3D mais défectueuse. En cas d’accident, sur qui pèse la responsabilité ? Sur le propriétaire du véhicule qui en a modifié la composition ? Sur l’intermédiaire qui a vendu l’imprimante ? Sur l’opérateur qui a permis d’accéder au fichier 3D ? La réponse est plutôt chez ces derniers, intermédiaire et opérateur. Mais la jurisprudence, encore peu nombreuse à ce jour, pourrait faire évoluer cette situation.
Un marché qui explose
- Selon le Gartner, les ventes mondiales d'imprimantes 3D ont atteint 455.772 unités en 2016, soit plus du double par rapport à 2015. Malgré un ralentissement de la croissance, elles devraient exploser et dépasser les 6,7 millions d'unités d'ici 2020.
- En valeur, IDC prévoit que le marché mondial de l’impression 3D devrait plus que doubler sur les cinq prochaines années, et passer de 15,9 milliards de dollars en 2016 à 35,4 milliards de dollars en 2020. Soit une croissance moyenne annuelle de 24,1%.
Aujourd’hui, le développement de l’impression 3D dans les entreprises est poussé par le raccourcissement du cycle de fabrication et la réduction des coûts de prototypage par cette technologie. L’impression grand public, pour médiatique qu’elle soit, demeure marginale. Dans les années à venir, l’impression unique et la personnalisation deviendront des moteurs du secteur, sous réserve que la distribution fasse évoluer son modèle. Prochainement, la commande d’une pièce ou d’un objet se traduira par l’envoie d’un fichier 3D sur une imprimante 3D dans une ferme d’imprimante à proximité…