Le seuil symbolique franchi par Stoïk, plus de 10 000 entreprises assurées à travers six pays européens, illustre la dynamique nouvelle du marché de l’assurance cyber, alors même que les PME et les entreprises de taille intermédiaire font face à une intensification sans précédent des attaques informatiques. Cette progression remarquable intervient dans un secteur encore en phase de structuration, où la prise de conscience des risques et la maturité des offres progressent de concert.
La performance de Stoïk s’inscrit dans un contexte de croissance soutenue du marché mondial de l’assurance cyber, évalué à près de 15,3 milliards de dollars en 2024 selon Munich Re. Le marché européen pèse désormais plus de 20 % du total mondial, porté par la généralisation des incidents et le durcissement des exigences réglementaires. Cependant, le taux d’équipement demeure faible : avec plus de 25 millions de PME en Europe, les 10 000 contrats souscrits chez Stoïk représentent une fraction infime du potentiel.
En France, où le tissu entrepreneurial compte près de 4 millions d’entités, la proportion d’entreprises couvertes par une assurance cyber reste marginale. Selon une étude IFOP pour Stoïk et le METI, 77 % des dirigeants d’ETI considèrent la menace cyber comme croissante, et un tiers a déjà subi une attaque, mais la couverture assurantielle reste largement en retrait par rapport à la réalité du risque.
Des signaux révélateurs d’un changement de cycle
Le modèle d’« assurance active » porté par Stoïk, associant prévention, gestion de crise et services gérés, répond à une attente grandissante d’accompagnement technique et humain. Cette orientation se traduit par une croissance de plus de 200 % enregistrée en 2024, illustrant la capacité des nouveaux entrants à structurer la demande. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus large, d’après S&P Global, les primes annuelles de cyber-assurance devraient progresser de 15 % à 20 % par an jusqu’en 2026, tandis que le marché mondial pourrait atteindre plus de 44 milliards de dollars à l’horizon 2032.
L’Europe continentale, longtemps en retrait, connaît désormais une intensification de l’offre et de la demande, portée par la généralisation des outils numériques et la pression réglementaire. Malgré cela, le marché reste fragmenté. L’assurance cyber progresse surtout dans les secteurs les plus exposés ou les entreprises déjà matures sur le plan numérique, laissant un vaste gisement de PME et TPE encore peu sensibilisées.
Un rebond attendu, des défis persistants
L’annonce de Stoïk valide la trajectoire d’un marché en consolidation, sans pour autant constituer un décollage massif. La majorité des entreprises européennes demeure non assurée, en raison d’une offre encore complexe, d’une perception parfois floue des garanties et d’un manque de standardisation des produits. Pour que l’assurance cyber devienne un réflexe aussi naturel que la multirisque professionnelle, le secteur doit accélérer l’éducation des dirigeants, simplifier l’accès aux garanties et renforcer la confiance autour de la gestion des incidents.
Dans cette phase de transition, les entreprises assurées bénéficient déjà d’avantages tangibles : une réduction du risque opérationnel, un soutien renforcé en cas d’incident, une amélioration de la continuité d’activité et une meilleure conformité réglementaire. La structuration du marché s’accélère, mais l’adoption généralisée reste encore à concrétiser dans les prochaines années.























