Kraaft, le spécialiste du suivi de chantier, annonce l’intégration de trois agents intelligents conçus pour automatiser la saisie des rapports terrain. Une initiative emblématique de la capillarisation des agents IA métier dans des secteurs jusqu’ici peu touchés par l’automatisation intelligente.

Alors que les cas d’usage de l’IA se multiplient dans les bureaux, peu de solutions parviennent à s’imposer durablement sur le terrain. Dans le bâtiment et les travaux publics, la complexité des environnements, la pression opérationnelle et la diversité linguistique freinent l’appropriation d’outils numériques. Kraaft entend précisément lever ces freins grâce à une IA de proximité, fondée sur trois agents spécialisés.

La nouvelle brique IA de Kraaft repose sur trois agents complémentaires : un module de saisie vocale multilingue capable de générer des rapports structurés à partir de messages informels, un outil de reconnaissance automatisée des bons de livraison à partir de photos, et une fonction de tri intelligent des clichés par catégorie (routes, équipements, installations…). Ces agents sont activables sans apprentissage, dans le respect des gestes métiers.

Le moteur sous-jacent peut être sélectionné par l’entreprise utilisatrice : modèle Mistral pour une souveraineté renforcée, ou Gemini pour une compatibilité élargie. Dans les deux cas, les traitements sont hébergés en Europe, un choix pour les entreprises soucieuses de conformité réglementaire.

Une réponse à l’angle mort de l’automatisation dans le BTP

Si la digitalisation a progressé dans le secteur, notamment grâce à la messagerie contextualisée et aux workflows visuels, l’automatisation est longtemps restée marginale. Le chantier, mobile et imprévisible, impose des contraintes d’usage auxquelles les solutions standards peinent à répondre. Kraaft propose une approche inverse : partir de la simplicité de la conversation humaine pour structurer la donnée à la volée, sans rompre le rythme du terrain.

Les premiers effets sont mesurables : moins de ressaisies, traçabilité accrue, réduction des pertes d’informations et, sur certains projets, un gain de marge jusqu’à 0,5 point. L’agent vocal, généralisé depuis septembre 2025, devient ainsi un levier direct de productivité et de réconciliation entre les flux terrain et les outils SI.

Une stratégie de plateforme tournée vers les données

En intégrant ces modules IA, Kraaft passe du statut de messagerie de chantier à celui de plateforme 7-en-1, capable d’irriguer l’ensemble des flux opérationnels. L’ouverture prochaine des API permettra aux entreprises d’exploiter leurs propres données dans leurs outils internes, du PGI aux tableaux de bord décisionnels, en passant par les entrepôts de données.

Ce repositionnement s’accompagne d’un message fort : redonner aux acteurs du BTP la maîtrise de leurs données, dans un environnement souvent dominé par des offres verticales dépendantes des éditeurs généralistes. Cette orientation rejoint la dynamique européenne en faveur d’une donnée de terrain connectée, exploitable et souveraine.

Vers une généralisation des agents IA spécialisés par métier

Ce cas d’usage illustre un mouvement de fond : la capillarisation des agents IA dans tous les secteurs, y compris ceux à faible appétence numérique. Le chantier devient un terrain fertile pour l’agentification, dès lors que l’IA s’intègre discrètement, sans imposer de rupture dans les pratiques.

Comme le résume Marc Nègre, cofondateur de Kraaft : « Cette IA amorce un changement de paradigme où les barrières traditionnelles du reporting tombent. Elle participe à remettre l’humain au cœur du processus, en remettant l’administratif au service du chantier et non l’inverse. » Une déclaration qui pourrait résonner dans d’autres secteurs, à mesure que les agents intelligents s’ancrent dans les outils métiers du quotidien.