Selon le Gartner, 70% des projets de Business Intelligence seraient des échecs, et 85% des statistiques seraient erronées.

Quel est le rêve des dirigeants en matière de BI ? De disposer d’un entrepôt de données entièrement automatisé, simple, standardisé, et dont le reporting publie des tableaux de bord pour tous dans l'entreprise, sur une base régulière, afin de tenir tout le monde informé sur l'état d'avancement de tous les indicateurs de performance.

La réalité est bien loin de cette vision. D’abord parce que, selon le Gartner, 70% de projets de BI échoueraient. Mais il y a pire, 85% des statistiques seraient erronées !

Que se passe-t-il ? L’échec des projets pointe généralement de mauvais outils, ou des processus mal définis, ou encore une gestion du changement déficitaire. Le temps réduit consacré au développement des projets est également pointé du doigt, montrant la nécessité de disposer de plus de temps pour les mettre en œuvre. Le résultat se traduit le plus souvent par des retards dans la publication des rapports, parfois de plusieurs mois, avec de chiffres erronés !

Les raisons de ces échecs tiennent généralement de trois grands domaines :

1. Outils

  • Ils sont trop chers et prennent trop de temps pour les mettre en œuvre ;
  • Ils ne sont pas faciles à utiliser, et trop complexe pour ajuster/modifier ;
  • Ils ont de grands modèles de visualisation, mais souffrent d’une mauvaise gestion des données ;
  • Le datawarehouse fonctionne, mais la visualisation était de mauvaise qualité.

2. Personnes

  • L’entreprise et ses utilisateurs résistent au changement et peinent à adopter la BI ;
  • Elles sont plus à l'aise avec un tableur ;
  • Elles doivent toujours apporter des changements ;
  • Le management a vendu que la BI produira des résultats financiers spécifiques.

3. Processus

  • Il n'y a pas de processus, ou alors la BI a besoin de définir des processus spécifiques pour travailler ;
  • La BI est une « culture » ou une philosophie ;
  • Les données sont fausses, ou de mauvaise qualité, à jeter.

La part de l’humain et de l’acceptable

Faisons preuve de réalisme. Trop souvent, aujourd’hui encore, la mise en place de la BI se transforme, chez l’utilisateur, par l’usage d’outils de reporting reposant sur des feuilles Excel, des présentations PowerPoint, des fichiers PDF, et les emails. Mais également par un manque de transparence des chefs d’entreprises, des administrateurs et des actionnaires. Des personnes qui affirment préférer la précision à la vitesse, mais qui ne supportent pas les retards.

C’est un cercle vicieux, pour réduire les coûts et accélérer l’accès et le traitement des données, certains dirigeants n’hésitent pas à sacrifier la précision des résultats, qui passerait de 100% à 80%. Une prise de risque déclarée ‘acceptable’, qui nuit à la gestion des entreprises et à la qualité de la prise de décision.

Quelques conseils

Un logiciel de BI n'est pas un outil facultatif ! Cependant, il ne doit pas être vendu comme un moyen d'augmenter la rentabilité ou de garantir des résultats de vente. Un logiciel de BI est aussi important que le panneau de contrôle d'un véhicule, un GPS, ou un radar sur un navire. Il doit vous permettre de savoir où vous êtes et où vous dirigez une équipe dans votre gestion.

Commencez donc par définir les mesures, les tableaux de bord et les rapports dont vous souhaitez disposer une fois que l'outil est mis en œuvre, pour gérer votre entreprise, et travaillez à rebours. Ne cédez pas au battage médiatique sur la BI mobile, sociale, les big data, le NoSQL, le InMemory, les mots du marketing et les acronymes. La priorité est de disposer des chiffres dont vous avez besoin.

A l’inverse, interrogez-vous sur le cloud, le SaaS, les applications ‘agiles’, les visualisations ‘utiles’ et la publication. Ils sont la source de la rapidité recherchée, de la réduction du temps consacré aux tâches non critiques. Tandis que l’itération est la clé de la construction des tableaux de bord qui vous correspondent en vous offrant une meilleure vue centralisée de votre entreprise. Et faites preuve de prudence sur les ‘mégaprojets’, ce sont ceux qui consomment le plus d’argent et qui échouent le plus facilement.

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