La technologie fait partie des industries dominées par les hommes, mais ses acteurs travaillent à équilibrer la situation. Ils ont tout à y gagner...

La diversité dans l’informatique et l’industrie IT n’est pas chose nouvelle. Le sujet est débattu depuis de nombreuses années. Et les représentants de la profession comme certaines organisations mettent en place des stratégies visant à changer la donne. Mais que le chemin est long…

Moins d’emplois, moins longtemps

Premier constat, globalement les femmes occupent moins de 25 % des emplois dans les nouvelles technologies. La France fait mieux avec environ un tiers des emplois. Quant aux États-Unis, ils doivent faire face à une double problématique, la part des femmes dans les emplois technologiques, mais également la part des ethnies blanches, noires et latines…

Second constat, 42 % des femmes occupant des emplois dans les technologies sont plus susceptibles de quitter l’industrie dès leur première année. Par comparaison, les hommes sont seulement 17 % à quitter les postes technologiques la première année.

Beaucoup de femmes doivent faire face à un environnement de travail peu accueillant, souvent sexiste, et parfois même à du harcèlement. Leurs idées sont souvent ignorées et leur travail dévalué. Beaucoup de celles qui quittent l’industrie de la technologie le font en raison de ces problèmes.

Que faire pour changer ?

Plusieurs axes de réflexion sont proposés :

  • Faire évoluer la culture de l’entreprise et sanctionner l’attitude des hommes. Nous ne disons pas que l’attitude de tous les hommes est négative et injuste envers les femmes, simplement que des entreprises, des services, des équipes ont adopté un comportement sexiste, et que celui-ci est déplacé et rétrograde. Il faut cesser de regarder les femmes dans la technologie comme des étrangers, et rappeler qu’elles travaillent aussi dur que les hommes sur les mêmes postes, et souvent avec de meilleurs résultats.
  • Les femmes ont besoin d’avoir confiance dans leurs compétences et ne doivent pas avoir peur de défier le statu quo. Plus les femmes démontrent qu’elles sont aussi talentueuses que leurs homologues masculins, et plus elles renforcent leurs chances d’accomplir des carrières durables et réussies dans le monde de la technologie.
  • Fournir plus de formation et offrir des possibilités d’éducation pour les femmes dans les domaines de la technologie se sont également avérées bénéfique pour les aider à renforcer la confiance et la compétence.
  • Bien évidemment, les organisations doivent également combler l’écart de rémunération, et construire une échelle salariale basée sur les compétences et non le sexe (ou l’origine).

Ce que nous avons à y gagner ?

Une étude de McKinsey Global Institute publiée en 2015, « The power of parity: How advancing women’s equality can add $12 trillion to global growth », a constaté que si chaque pays investissait dans la réduction des écarts entre les femmes et les hommes, et facilitait l’accès de la main-d’œuvre aux services essentiels, la croissance mondiale du PIB annuel pourrait atteindre 12 trillions (12 000 milliards) de dollars en 2025. Soit une progression de 11 % par rapport au scénario du statu quo ‘business-as-usual’. Une étude qui porte bien au-delà des emplois dans les technologies.

Comment transformer le potentiel en réalité ? Un document de travail, « Delivering the power of parity: Toward a more gender-equal society », propose un programme d’action et d’investissement avec 15 indicateurs de l’égalité/inégalité. Parmi les mesures figure l’amélioration de l’accès aux services dans six domaines qui pourrait débloquer des opportunités économiques pour les femmes : l’éducation, le planning familial, la santé maternelle, la finance, le numérique, et l’aide aux soins non rémunérés.

De tels projets demanderaient une augmentation des dépenses annuelles de l’ordre de 20 % des montants de la croissance. Et une attitude volontaire et citoyenne des organisations. Là, ce sera plus dur, car il est deux catégories d’acteurs encore une fois massivement masculins qui s’y opposent, les actionnaires et les investisseurs…

Un petit coup pouce supplémentaire

Terminons en citant un chiffre exprimé par Women in Tech qui pourrait bien retenir l’attention des décideurs qui cherchent à optimiser leur entreprise et leurs revenus :

Les femmes créent plus de valeur lorsqu’elles sont dans les technologies

  • Le gain médian par salariée toutes activités confondues est de 28 476 dollars
  • Le gain médian par salariée dans l’informatique et les maths est de 60 102 dollars
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