L’innovation incrémentale, qui repose sur le concept de « Nouveauté et Amélioration », ne suffit plus aujourd’hui. La nouvelle tendance pour sortir de cette pratique s’appelle « Disruption Collective ».

« New and Improved » (Nouveauté et Amélioration). Derrière cette expression se cache le concept qui a résidé jusqu’à présent au coeur de l’innovation des entreprises. Un concept d’innovation incrémentale qui consiste pour l’entreprise à progresser par petites touches, par petits changements innovants.

Mais aujourd’hui, face à un consommateur en permanence à la recherche de nouveautés, l’innovation composée de nouvelles itérations, qui ne font que modifier et améliorer un produit déjà ancien et connu, ne suffit plus à le satisfaire. L’esprit est perdu, et même si certains secteurs continuent de connaître un changement en forme de croissance exponentielle, maintenir cette approche incrémentielle ne peut qu’aider l’entreprise au mieux à se maintenir dans le jeu, au pire à survivre, mais certainement plus à prospérer !

Une nouvelle collaboration

Dans son livre « Collective Disruption », Michael Docherty, multi-entrepreneur et capital-risqueur, propose une autre approche de l’innovation, celle de l’association de deux groupes « apparemment disparates », les startups et les grandes entreprises. Un partenariat dans la co-création qui associe la prise de risque et l’esprit d’entreprise des startups, qui font défaut aux grandes entreprises, aux ressources de ces dernières.

« Les grandes entreprises ont besoin de nouvelles façons de travailler en partenariat avec de jeunes entrepreneurs. Le jeu a changé, de sorte que les joueurs doivent changer avec lui », déclare Michael Docherty. Et de fustiger le modèle strict des joint-ventures (trop contraignant) comme celui des accords non exclusifs, au profit de collaborations ciblées autour de grandes idées.

La disruption collective

L’approche conseillée par Michael Docherty se résume donc assez simplement : construire un réseau d’entrepreneurs et de startups technologiques, faire émerger les esprits créatifs, et les faire travailler de concert avec les ressources internes de l’entreprise, afin d’envisager, puis d’incuber et de commercialiser les nouvelles opportunités de business.

Dans ce chemin alternatif de la disruption - qui passe par 4 phases : découvrir, définir, incuber et intégrer - startups et entreprises co-créent la transformation vers de nouvelles opportunités commerciales.

Conserver l’illusion du contrôle

La plus grande difficulté dans cette approche de disruption collective - que nombre d’entreprises cherchent à intégrer sous la forme du hackathon et de l’incubateur – provient de la volonté de celles-ci de conserver le contrôle. La mentalité de commandement chère à l’entreprise traditionnelle n’est en effet pas adaptée à celle des jeunes pousses.

Le maître mot aujourd’hui, c’est la « confiance ». En imposant le contrôle, les grandes entreprises détruisent en partie l’esprit d’entreprise des startups, et la nouveauté apportée au partenariat. C’est ce que les réseaux d’innovation doivent construire, et que Michael Docherty propose sous la forme d’un plan en 5 étapes destiné à donner à l’entreprise l’illusion du contrôle, tout en laissant la liberté créative aux jeunes pousses :

  1. Fixer des objectifs clairs
  2. Identifier les acteurs clés
  3. Lancer officieusement les projets
  4. Formaliser et étendre le réseau
  5. Expérimenter et évoluer

Disruption collective : exploitation de la puissance de deux groupes apparemment disparates et alignement du meilleur des deux mondes à chaque étape du processus de création de valeur. À expérimenter d’urgence…

Image d’entête 75717867 @ iStock EtoileArk