Économie du partage, blockchain et FinTech sont étroitement liées. Solutions de rupture face au capitalisme, sur un plan conceptuel elles reposent sur la dématérialisation et la décentralisation.

Bien que décriée par certains, et parfois qualifiée d’économie désespérée, l’économie du partage ne cesse de se répandre dans l’économie mondiale. S’opposant aux monopoles, elle est dans le même temps considérée comme l’avenir du capitalisme de marché. Et c’est un domaine privilégié des FinTech qui y trouvent un champ d’expression en dehors de celui très balisé et contrôlé des systèmes bancaires.

Économie de partage et FinTech se sont déjà introduites profondément dans certains secteurs de la finance. Qui plus est elles ont capté d’énormes investissements. D’autres secteurs comme les prêts de particulier à particulier, le logement, les médias, les emplois, et même l’automobile s’y engouffrent aujourd’hui.

D’autres sont en devenir, au point que les géants du numérique tentent d’imposer leurs marques. Par exemple, Apple a déposé une demande de brevet pour « paiements de personne à personne à l'aide de dispositifs électroniques ». Officiellement, l’objectif est de permettre aux utilisateurs de l'iPhone de transférer plus facilement de l'argent entre amis et dans la famille. La réalité est plus lourdement concurrentielle, si Apple obtient ce brevet, il pourra s’imposer dans tous les projets concurrents et monopoliser une partie des transferts d’argent via les smartphones.

Mais, pour assurer l’exécution des modèles de l’économie du partage, et plus généralement limiter des coûts des transactions financières ou plus simplement d’usage et de propriété, le développement de technologies nouvelles s’impose. Et c’est là l’une de ses limites. Car une part importante de ces transactions porte sur des petits paiements numériques. Viabiliser et rentabiliser ces opérations de transferts d’argent est indispensable. Mais également la réduction des coûts si l’on veut s’assurer l’ouverture des marchés à de nouveaux produits et services.

C’est dans ce contexte que la blockchain, en fournissant la technologie qui supporte la réduction des coûts, l’efficacité des paiements et des transferts d’argent, va permettre la décentralisation de la propriété des actifs, des paiements sociaux, du financement participatif, ou encore la croissance des prêts peer-to-peer et l'assurance ponctuelle.

En abaissant les seuils des transactions, ainsi que leur coût, la blockchain devient le maillon technologique incontournable de l’économie du partage. Reste à savoir si les autorités adhéreront à cette vision plutôt qu’à celle des régulateurs en partie pilotés par grands acteurs du marché et surtout de la finance ?