C’est une autre tendance du salon CES 2018, tant dans l’industrie que chez les consommateurs, de plus en plus d’outils et d’objets évidemment connectés intègrent des assistants vocaux, qui eux-mêmes embarquent de l’Intelligence Artificielle.

Nous avons évoqué hier LA tendance la plus affichée du CES 2018, la grand-messe américaine de l’électronique, la plus visible en tous cas, l’automobile autonome (lire « CES 2018 : La voiture autonome en phase industrielle via la technologie LiDAR »). Aujourd’hui, c’est une autre tendance forte que nous souhaitons évoquer, car elle va certainement transformer en profondeur nos rapports avec les produits et services que nous consommons : les assistants vocaux.

Qu’il s’agisse de développer et d’intégrer son propre assistant vocal, ou d’intégrer ou de s’appuyer sur une technologie existante - et en la matière Amazon avec Alexa et Echo semblent se détacher, même si Google Assistant n’est pas loin ! - on ne compte plus les entreprises exposantes du CES qui cherchent aujourd’hui à tirer avantage des plateformes vocales émergentes, et surtout des plus populaires d’entre elles.

Cette émergence vient confirmer le rôle prépondérant que prennent la voix, la reconnaissance vocale et plus généralement les technologies conversationnelles pour transformer la relation entre l’homme et la machine, voire entre homme et homme. Lire à ce propos « Technologies conversationnelles, voix et IA, les tendances pour 2018 ».

Assistants intelligents

L’autre tendance liée aux assistants vocaux, c’est l’intégration de l’IA, l’Intelligence Artificielle, dans les technologies de base qui les équipent. L’un des objectifs de l’IA est d’automatiser certaines fonctionnalités offertes aux utilisateurs. Un exemple assez répandu vient de l’association d’un assistant et d’une caméra de vidéosurveillance. Celle-ci peut-être pilotée par la voix, mais également par la reconnaissance de mouvements qui vont automatiquement déclencher des actions sur d’autres équipements et/ou des messages à l'utilisateur. Le chauffage, également piloté par l’assistant, en est un autre exemple.

Un industriel comme Whirlpool, le fabricant d’électroménager, ne développe pas ses propres assistants, mais s’appuie sur Alexa ou Google Assistant pour piloter à distance ses réfrigérateurs ou ses machines à laver connectés, ou plus simplement pour informer de l'état de la machine. En retour, c’est donc Alexa qui informe l’utilisateur des usages des équipements, comme par exemple de l’état du cycle de lavage.

Pourquoi développer un assistant quand Amazon ou Google annoncent la vente de millions de haut-parleurs connectés au cours de la période de Noël ? Plus précisément, début 2017 Amazon et Google tablaient sur la vente cumulée de 24,5 millions d'appareils Google Home (qui vient de confirmer 10 millions de haut-parleurs connectés livrés) et Amazon Echo. Avec pragmatisme, les industriels préfèrent se concentrer sur le développement de leurs apps, qui seront intégrées à ces assistants afin de piloter leurs équipements.

Les assistants vocaux dans l’entreprise

Les entreprises et les industries s’intéressent également au phénomène. Là encore, pourquoi développer des terminaux de pilotage vocal alors que la technologie existe ? Cela se traduit, par exemple, par des accords passés entre Apple ou Google avec des constructeurs automobile. Egalement par la présence de ces assistants vocaux sur les bureaux pour piloter la connexion et les appels téléphoniques ou par messagerie, pour le pilotage de l’environnement de travail (température, ensoleillement, etc.), ou encore pour la sécurité via les caméras embarquées sur certains de ces appareils.

En matière d’IA, l’intérêt des entreprises qui souhaitent intégrer des assistants vocaux dans leurs produits porte principalement sur deux domaines : le NLP (Natural Language Processing), le traitement en langage naturel ; et le marchine learning (ML). Et cela tant sur smartphone (via Siri d’Apple, Cortana de Microsoft, Assistant de Google, Alexa d’Amazon et Viv de Samsung), que sur les réseaux et sur le cloud.

L’avenir, en revanche, ne s’affiche pas au CES pour les usages industriels des assistants vocaux. Il reposera certainement sur des plateformes populaires (où l’on retrouve sans surprise les mêmes acteurs que pour le smartphone) pour créer des écosystèmes d’équipements interconnectés pilotables par la voix, tout en restant un produit autonome afin de répondre individuellement aux attentes d’un utilisateur.

Image d’entête 688514222 @ iStock nadia_bormotova