Pas de rédaction et de signature de contrat, pas de communication avec les investisseurs, pas de tiers de confiance… et pas de fax ! Test réussi pour Daimler qui devrait poursuivre son adoption de la technologie blockchain.

Le groupe Daimler, le fabricant des automobiles Mercedes-Benz, expérimente de nouveaux modèles de transactions. Expérimentation grandeur nature avec la contraction d’un prêt de 100 millions d’euros auprès de la banque allemande LBBW en utilisant la technologie blockchain.

Le 'contrat intelligent' via la blockchain

Cette opération a été qualifiée de ‘contrat intelligent’. Le modèle usuel des prêts d’argent repose sur les contrats de prêt traditionnels, gérés sous un format analogique, avec les processus de rédaction des contrats de prêt, de communication avec les investisseurs, le paiement, l’administration du dossier... et l’usage du fax !

En passant par la technologie blockchain, la commande du prêt, la création des accords, et les contrôles des mouvements financiers ont été automatisés via la blockchain. Sur laquelle toutes les parties concernées disposent d’un accès instantané et permanent sur un enregistrement unique, détaillé et distribué, via une société blockchain privée.

Les avantages

Quels sont les avantages retenus par les deux acteurs de cette opération ? La technologie blockchain fournit un moyen cryptographiquement sûr de stocker et transférer la valeur. Il est également conçu pour éliminer la nécessité d'une autorité centrale unique, comme une banque. Enfin, les acteurs de la finance disposent de grands livres distribués pour gérer les contrats de manière plus efficace et pour rationaliser leurs opérations.

En faisant mieux que les autres systèmes pour éliminer la nécessité d’une confiance entre les parties, la blockchain pourrait entraîner une refonde des systèmes financiers complexes et au risque criminel élevé. Qui cependant affiche déjà ses limites. On évoque souvent les capacités de base de données de la technologie, mais les goulots d’étranglement sur les réseaux numériques, même les plus avancés, refroidissent déjà certains acteurs.

Les limites s'annoncent

PwC a indiqué récemment que, comme lors de l’implosion de bulle internet au début des années 2000, 90% des projets de grand livre distribué devraient échouer ! De même, dans de nombreux cas une base de données traditionnelle fonctionne mieux qu’un grand livre distribué. Mais dans le même temps, Santander Innoventures a estimé que la blockchain pourrait réduire les frais bancaires de près de 20 milliards de dollars dès la fin de 2022. Devinez qui sera le plus écouté…

Un porte-parole de Daimler a confirmé que sa société s’intéresse de très près à la blockchain, qui pourrait prendre une part importante des opérations. Certes, tous les processus de modernisation ne peuvent adopter cette technologie, mais une majorité pourrait bien être concernée.

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