SI tout le monde s'accorde à reconnaître le rôle de premier plan que doit jouer la technologie pour améliorer l'efficacité de l'entreprise, les non-IT et plus encore le top management expriment également leurs doutes sur la capacité de la DSI à remplir cette mission.

« Les entreprises feraient bien de se responsabiliser et de demander à leurs DSI et autres décideurs de la technologie de jouer un rôle plus significatif dans l'élaboration de la stratégie d'entreprise ». C'est en ces termes que les analystes de McKinsey traduisent les résultats de leur enquête « Why CIOs should be business-strategy partners ».

L'enquête vient tout d'abord rappeler qu'en améliorant la performance de nombreuses tâches fonctionnelles, la DSI joue un rôle actif dans la stratégie de l'entreprise. Mais dans le même temps, les cadres non-IT reconnaissent que leurs responsables informatiques ne sont étroitement associés ni à la définition ni à l'exécution de l'agenda stratégique.

Dans ces conditions, et c'est certainement le premier enseignement de l'enquête de McKinsey, la confiance dans la capacité de la DSI à soutenir la croissance de l'entreprise s'affiche en déclin !

Désaccord sur les priorités

Les avis divergent sur les priorités des IT dans l'amélioration des processus d'entreprise. Décideurs IT et non-IT s'entendent sur la première des priorités, l'amélioration de l'efficacité de ces processus (62 % pour les IT, 65 % pour les non-IT), ainsi que sur la nécessité d'améliorer les coûts sur ces mêmes processus (44 % pour les IT, 47 % pour les non-IT).

En revanche, dès la troisième place (en se basant sur la classement des décideurs IT) les avis divergent : réduire les coûts technologiques est une priorité pour 43 % des décideurs IT, mais seulement pour 18 % des non-IT (les coûts informatiques n'entrent pas dans leurs préoccupations). A l'inverse, fournir aux managers les informations pour la prise de décision et la planification est la seconde priorité pour 54 % des non-IT (et seulement 36 % des IT), rappelant que les actifs intellectuels de l'entreprise sont importants pour les métiers.

Quand la DSI doute d'elle même

Le plus surprenant dans l'enquête de McKinsey, c'est que la DSI est la première à douter d'elle même. A peine un quart (24%) des responsables IT ont déclaré se sentir efficaces pour conduire l'activation de la technologie ou de l'innovation dans les processus et opérations de l'entreprise. Pire, un sur cinq (21%) seulement se sont déclarés compétents pour cibler dans l'organisation les processus où ils peuvent apporter le plus de valeur. Le doute pèse jusqu'à la capacité de la DSI à à introduire de nouvelles technologies, plus rapidement et mieux que les concurrents de l'entreprise.

Prêts à investir dans les IT ?

Un point en revanche sur lequel décideurs IT et non-IT se rejoignent, c'est sur la nécessité d'élever le niveau de compétence des équipes IT, en passant éventuellement par le recrutement de nouveaux talents, pour améliorer les performance IT. Le plus pressant semble être de recruter des talents qui comprendront et favoriseront la mise en commun des expertises informatiques et métiers (31 % des IT et non-IT). Les domaines concernés pour un décideur sur deux (51%) sont l'analyse de données et les data-sciences.

Dernier résultat surprenant de l'enquête, les décideurs non-IT se disent majoritairement (66%) prêts investir dans les nouvelles technologie, ce qui est une bonne nouvelle et peut être interprété comme un volonté de croire en la sortie de crise. Mais seulement un décideur IT sur deux (52%) prédit le même phénomène.

En conclusion

Les experts de McKinsey conseillent aux décideurs en entreprise de regarder de l'avant et de ré-imaginer le rôle du DSI, qui à l'avenir devrait jouer un rôle plus significatif dans l'élaboration de la stratégie d'entreprise. Par ailleurs, le DSI devrait développer son sens des affaires afin d'améliorer sa compréhension de la stratégie de son entreprise. Enfin de construire un moteur de recrutement distinct, c'est à dire d'être le pilote du recrutement des meilleurs talents IT, et non pas de laisser cette mission à la DRH…