Si les médias parlent encore de l’évolution vers des postes de travail hybrides, cet engouement ne correspond pas à la réalité. Même le remplacement supposé des téléphones de bureau par des smartphones n’a pas encore eu lieu…

Le remplacement prédit des postes téléphoniques de bureau en raison de l’évolution des modes de travail n’a pas eu lieu. C’est le principal constat d’une étude menée par Snom Technology, marque de téléphonie VoIP.

Réalisée auprès de 4 822 salariés en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, cette enquête constate que 62 % des personnes interrogées utilisent toujours un téléphone VoIP dans leur bureau.

En comparaison, la part des postes de travail équipés de téléphones fixes était de 66 % en novembre 2021. Ce changement minime contredit les hypothèses et souligne une fois de plus l’importance que les entreprises accordent aux téléphones VoIP.  

Téléphones obsolètes

Les personnes disposant d’un poste fixe à leur bureau (3 003 personnes) ont également été interrogées sur leur degré de satisfaction concernant leur terminal VoIP filaire ou sans fil.

69 % des personnes interrogées dans les cinq pays ont exprimé un avis positif et ont souligné, entre autres :
  • la capacité de rester joignable partout dans les locaux de l’entreprise (32 % en France)
  • la diversité des fonctions (26 % en moyenne, mais 22 % en France)
  • la qualité audio du terminal (9 % en France).
Mais tous les téléphones VoIP ne se valent pas, c’est aussi un enseignement de l’étude : au total, 31 % des participants se sont déclarés mécontents de leur équipement de bureau.

Ainsi, 15 % se sont plaints d’être attachés à leur bureau, 10 % d’avoir des fonctionnalités limitées sur leur téléphone et, enfin, un petit groupe s’est plaint du design démodé de leur appareil (6 %).  

Travail hybride : pas une réalité en France

L’arrivée de nouveaux modèles de travail dans les entreprises est l’une des tendances les plus actuelles dans l’environnement B2B. Les participants à l’étude ont donc été interrogés sur leur propre expérience du travail hybride.

Or, le fossé entre la prévalence supposée du phénomène sur le marché et les pratiques professionnelles réelles s’avère particulièrement important. Comme le souligne l’étude, la proportion d’employés qui utilisent effectivement le modèle de travail hybride pour eux-mêmes est en fait nettement plus faible qu’on ne le pense.

Sur les 3 003 personnes interrogées disposant d’un téléphone de bureau dans les cinq pays, seuls quatre participants sur dix utilisent des modèles de travail plus flexibles comme le télétravail ou le travail hybride.

Concernant la France, on note que le travail hybride est très peu utilisé, notamment car aucune loi n’impose le recours à ce mode de travail. Dans les faits, seul un tiers pratique le travail hybride. Ce chiffre est à comparer par exemple à ceux du Royaume-Uni ou de l’Espagne où 56 % et 50 % des collaborateurs pratiquent le travail hybride.  

Des salariés moins prêts que leur entreprise

Cette enquête a également fait état de fluctuations similaires dans l’équipement de téléphonie pour le télétravail. Contrairement au téléphone de bureau, environ 81 % des participants à l’étude ayant un modèle de travail flexible (1 295) sont satisfaits de leur équipement pour les appels professionnels depuis leur domicile. En France, ce pourcentage chute à 77 %, alors qu’il monte à 91 % en Espagne.

À l’exception de l’Espagne, où 42 % des participants utilisent leur smartphone pour la moitié, voire la totalité de leurs communications d’entreprise depuis leur domicile, les appareils mobiles sont utilisés de manière plus sporadique.

Bien que l’enquête ne permette pas de tirer des conclusions chiffrées quant à la réticence des employés ou des entreprises à adopter des modes de travail hybride, les déclarations concernant l’équipement de télécommunication et son utilisation dans le télétravail montrent que les entreprises sont peut-être plus prêtes à ce changement que leurs employés.