Phénomène au succès inattendu dans le monde de la virtualisation, les conteneurs sont largement adoptés dans les SI, assurant le succès de la start-up française Docker.

Une fois n'est pas coutume sur IT Social, saluons le succès d'un fournisseur, et cela d'autant plus facilement qu'il s'agit d'un projet développé à l'origine par une start-up française, dotCloud, créée par deux étudiants d'Epitech, Salomon Hykes (promo 2006) et Sébastien Pahl (promo 2009). La jeune pousse va devenir un phénomène technologique et mondial en devenant Docker.

La start-up a développé un outil open source qui permet de créer des conteneurs virtuels dans lesquels prennent place des applications, et qui s'exécutent sur un serveur Linux. La particularité de ces conteneurs, qui les différencie des machines virtuelles (VM) et qui en fait un sacré concurrent, c'est qu'elles ne nécessitent pas d'embarquer le système d'exploitation (OS), et donc s'exécutent sur l'OS fourni par l'infrastructure (cloud) ou la machine (serveur ou PC) de l'utilisateur.

L'incroyable succès des conteneurs

Le succès est incroyable, doublé par la perspective offerte par cette technologie open source de s'affranchir d'un autre acteur incontournable de la virtualisation, VMware. La solution présente en particulier la capacité de réduire sensiblement le coût des déploiements, de la virtualisation du poste de travail, et des licences propriétaires, l'argument prix étant souvent opposé au géant VMware.

Aujourd'hui, et deux ans après que Docker ait commencé à faire parler de lui – la solution a été lancée en 2013 - 65 % des organisations utilisent des conteneurs. Elles sont même 93 % si à l'utilisation on associe également la volonté de les utiliser dans les environnements de développement, de test et de production.

Pourquoi les conteneurs ?

Avec plus de 9 entreprises sur 10 (93%) qui déclarent utiliser les conteneurs ou être sur le point de le faire, il est légitime de s'interroger sur les usages de cette technique de virtualisation.

  • 85 % - Facilité et rapidité de déploiement
  • 62 % - Flexibilité du déploiement
  • 54 % - Isolation des processus encapsulés et sécurité
  • 48 % - Architecture de microservices
  • 30 % - Réduction des coûts

Le schéma suivant indique sur quels OS s'exécutent les conteneurs.

Le cycle d'adoption des conteneurs

La virtualisation s'applique à tous les états du SI, des serveurs physiques aux postes de travail, en passant par le cloud. Quels en sont les usages dans les entreprises qui ont déployé la technologie de conteneur ?

  • 86 % - Développement
  • 64 % - Test
  • 45 % - Intégration
  • 42 % - Pré-production
  • 40 % - Production

Comme toute technologie nouvelle, l'usage débute par l'expérimentation, les PoC (Proof of Concept), et la production arrive plus tardivement. Dans le cas des conteneurs, le cycle est respecté, simplement le rythme est l'un des plus large et des plus soutenus qu'ait rencontré le monde de l'open source.

Notons à ce titre que les entreprises qui s'intéressent aux conteneurs se déclarent prêtes à les adopter à :

  • 11 % - 3 mois
  • 35 % - 6 mois
  • 35 % - Plus de 6 mois

Les freins à l'adoption

Comme dans tout projet novateur, la technologie des conteneurs se heurte à un certain nombre de barrières, la principale étant le manque de maturité de la technologie. En réalité, le conteneur doit affronter plusieurs challenges pour se démocratiser totalement :

  • 56 % - Maturité des technologies
  • 51 % - Orchestration
  • 46 % - Monitoring
  • 40 % - Automatisation
  • 10 % - Taille des environnements

L'incroyable succès de Docker

Docker est, largement, le grand gagnant de cette vague. Plus de 800 millions de conteneurs ont été téléchargés sur la plateforme de marché Docker Hub. Et ses concurrents sont loin derrière :

  • 78 % - Docker
  • 24 % - LXC (Linux Containers)
  • 16 % - rkt (format ACI, projet open source concurrent, de CoreOS)
  • 11 % - Autres (Warden de Cloud Foundry, Hyper-V de Microsoft)

Notez que Docker et CoreOS font partie du consortium OCI (Open Container Initiaitive), annoncé en juin dernier et hébergé par The Linux Foundation, et qui réunit également Amazon, Google, Mesosphere, Pivotal, Cisco, IBM, Microsoft, Intel, RedHat, Oracle, Verizon, etc.

Source : « The State of Containers and the Docker Ecosystem 2015 » par O'Reilly pour Ruxit