Le cloud, la virtualisation, la sécurité… Ces trois domaines ont encore une fois emmené le marché français du logiciel vers des sommets… Qui profitent peu aux éditeurs français ! Portrait du haut du marché du logiciel en France, par PAC.

Pas de bouleversement dans le trio de tête des éditeurs de logiciels en France : Microsoft domine toujours aussi outrageusement le classement, suivi par SAP et Oracle. Concernant ces deux derniers, on peut légitimement se demander si le chiffre d’affaires provient toujours des ventes de licences, de la maintenance et de la location en SaaS, ou si une partie ne provient pas des procédures d’audits, mais c’est un autre débat !

Le trio de tête indétrônable

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1 – Microsoft - 2.141 millions d’euros (+3%)

2 — SAP – 856 millions d’euros (+7%)

3 — Oracle – 638 millions d’euros (-3%)

Une suite du classement tout en grosses tendances

Derrière ce classement de tête, les positions changent, avec un intérêt marqué pour les logiciels liés aux infrastructures et à la sécurité.

4 — IBM —528 millions d’euros (-2%)

Le géant historique de l’informatique ne lâchera pas l’affaire, mais ses choix stratégiques sur le cloud ou le cognitif (Watson) sont encore loin de lui permettre de renverser la tendance. Certes, IBM est dans le coup, mais sa stratégie ne paie pas assez. Pour combien de temps

5 — EMC – 317 millions d’euros (+18%)

Qui aurait pu imaginer qu‘un fabricant comme EMC ou HPE (en 8ème place) se hisserait au Top 10 des éditeurs en France  La position d’EMC est la résultante de la montée en puissance des logiciels de pilotage des infrastructures supports du cloud, de la virtualisation et de la sécurité.

6 — Sage — 274 millions d’euros (+5%)

La stratégie de croissance externe de l’éditeur britannique, qui a racheté à tout va des éditeurs dans les grands pays du monde afin de proposer des ERP et solutions de gestion adaptés aux problématiques, règles et environnements locaux, profite au groupe, ainsi que sa stratégie plus orientée PME où les ERP sont encore en phase de croissance.

7 — Salesforce — 227 millions d’euros (+35%)

C’est la grande surprise de ce classement, le géant du CRM dans le cloud enregistre une progression que d’aucuns lui envieraient, et se hisse à la septième place, reléguant par la même occasion Cegid hors du Top 10. Cette place acquise avec brio vient confirmer le point de vue que nous défendons régulièrement du déplacement stratégique du cœur de l’entreprise de l’ERP et la gestion comptable vers le CRM et la gestion client.

8 — HPE —202 millions d’euros (+7%)

La place occupée par Hewlett Packard Enterprise n’est pas une surprise, même commentaire que pour EMC.

9 – Dassault Systems – 200 millions d’euros (+8%)

Enfin un éditeur français, à la neuvième place. Le positionnement particulier, industriel et technologique de Dassault Système mérite toute notre attention. En revanche, il est probablement instable, entre ceux qui poussent, les fabricants/éditeurs de logiciels d’infrastructure (Dell avec le rachat d’EMC) et Adobe, et l’explosion des usages du PLM (gestion du cycle de vie des produits) et le développement de l’IoT et des objets connectés.

10 Adobe — 198 millions d’euros (+20%)

Profitant de l’explosion des solutions de marketing IT et de son modèle locatif qui commence à faire payer chèrement (au fil des années) le passage au cloud pour la consommation de ses produits, Adobe n’a pas fini de faire parler de lui.

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En conclusion

Au final, le Top 10 des éditeurs en France est le fruit de l’évolution du marché et des budgets des DSI. Les ‘anciens’ au cœur des systèmes, poste de travail, ERP, base de données, restent en place à défaut d’être réellement concurrencés, tandis que les charges d’infrastructures déportées — cloud, virtualisation, mobilité, IoT — ne cessent d’augmenter. Incontournables, les membres du Top 10 représenteraient, selon PAC, 47 % du volume global français, en progression de 1 % d’une année sur l’autre.

La question qui se pose alors est de savoir s’il y aura encore longtemps a minima un éditeur français dans le Top français ?