La prochaine évolution de l'humain, du travail et du monde passera par l’insertion d’une puce sous la peau, le biohacking.

A ceux qui s’offusqueraient d’entendre un tel discours, rappelons que depuis de nombreuses années la médecine pratique l’implantation de machine dans le corps. Le stimulateur cardiaque ne date pas d’aujourd’hui ! Ou encore nos animaux domestiques sont ‘pucés’, alors pourquoi pas nous ?

Ce qui est nouveau, c’est qu’avec l’Internet des Objets nait une nouvelle approche, l’Internet du corps. L’idée est tout simplement d’implanter des micro-composants, des puces électroniques de la taille d’un grain de riz, sous la peau.

Ces puces peuvent être programmées pour parler avec les autres équipements en utilisant la technologie NFC (Near Field Communication). Une puce unique, qui n’appartient qu’à la personne chez qui elle a été implantée, pour par exemple déclencher l’ouverture d’une porte équipée d’une serrure électronique, ou pour indiquer à la machine à café que vous êtes dans le coin et qu’elle vous prépare un breuvage selon des critères contenus sur la puce.

Des expériences sont menées dans ce sens. Lors des Techdays de Microsoft en Suède, en 2016, certains dirigeants de l’éditeur et des intervenants ont été invités à recevoir une puce, implantée entre le pouce et l’index d’une main. Une manière originale de tracer les participants. Mais également de remplacer la clé de leur chambre d’hôtel, le badge de la cantine, ou pour enregistrer le paiement du parking.

Au-delà de l’éthique, la pratique de l’implantation soulève de nombreuses interrogations. La procédure pour l'homme pourrait soulever des préoccupations au sujet de la sécurité. Des puces électroniques implantées à l'intérieur du corps peuvent être piratées et lues pour révéler des informations de santé, des données stockées sur la puce, ou l'emplacement d'une personne et la durée du temps passé quelque part. Et si la puce à une action sur l'individu (le pacemaker par exemple), qu'arrivera-t-il si le pirate en prend le contrôle ?

Tous les types de dispositifs médicaux peuvent être piratés. En 2015, la Food and Drug Administration américaine a recommandé aux hôpitaux de cesser d'utiliser une ligne de dispositifs de perfusion de médicaments après qu’un chercheur en sécurité a découvert combien il serait facile pour un pirate de réquisitionner l'appareil et de programmer une surdose à un patient.

Ces implants électroniques représentent également une industrie à qui l’on peut prédire un brillant avenir. Cela s’appelle le Biohacking. Déjà des entreprises vendent des puces électroniques et tout le matériel nécessaire pour insérer les dispositifs sous la peau.

De nombreuses idées vont germer, à l’image de Grindhouse Wetwear, une société de biohacking basée à Pittsburgh, qui a créé une étoile LED qui peut être implanté sous la peau pour s’éclairer quand elle est activée par un aimant...

Quelle sera la prochaine étape ? Elon Musk, le créateur de Tesla et de SpaceX, y travaille. Sa dernière société, Neuralink, va créer des implants pour placer dans le cerveau une ‘couche numérique’, qu’il nomme ‘dentelle neurale’, qui servira d’interface entre le cerveau et un ordinateur.

Nous n’y couperons pas, nous sommes tous de futurs cyborgs.

Image d’entête 653949068 @ iStock Aleutie