Après un premier round d’observation, un second round de collaboration, voici venir le troisième round pour les FinTech : l’acquisition. Sauf en France et en Allemagne où les banques continuent de les voir comme une menace !

Les banques ont commencé par regarder d’un très mauvais œil l’arrivée des FinTech. Imaginez, des startups qui révolutionnent le métier de la banque, cela n’est pas admissible. Il faut dire que le mouvement des FinTech a émergé après celui de la banque en ligne et la difficile migration vers le guichet automatique. « Chat échaudé craint l’eau froide », les banques se sont montrées prudentes, voire parfois agressives !

Puis est venue l’époque, très récente, de la collaboration, voire de l’intégration dans des processus d’accompagnement et d’incubation. On observe, on met en place des services d’accueil et de conseil, on héberge... et on reste prêt à bouffer celle qui apportera de la valeur !

C’est la dure loi du monde des startups appliquée à la finance. C’est ainsi que dans le monde 60 % des banques seraient en partenariat avec une FinTech (source IDC). Mieux, 34 % d’entre elles collaboreraient avec elle. C’est une vision enrichie qui fait de la FinTech un des collaborateurs de la banque.

De collaborateur à cible

Mais cette vision change, encore, et de plus en plus de banques commencent à voir les FinTech non plus comme des collaborateurs, mais comme des cibles d’acquisitions. 25 % des banques envisagent aujourd’hui d’acquérir une FinTech. Elles mettraient fin à la phase de test et d’évaluation des nouvelles technologies, soit directement soit par l’investissement, qui a présidé à la collaboration, sans engagement.

Le moment est donc venu de prendre des décisions. Et de déterminer quelles solutions FinTech vont répondre à leurs besoins et valent la peine que l’on aille plus loin. C’est à dire jusqu’à la prise de contrôle totale de la solution et la commercialisation des innovations sous leur propre marque.

Les banques françaises vont-elles encore rater la prochaine marche ?

Pour autant, tout le monde n’aborde pas ce mouvement de la même façon. En Amérique du Nord et en Asie-Pacifique, les FinTech sont considérées comme des cibles potentielles. En Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine et sur une partie de l’Europe (Grande-Bretagne, Irlande, Italie), elles sont vues sous l’angle de la collaboration.

Quant à l’Allemagne, les pays nordiques et la France, les banques considèrent plutôt les FinTech comme une menace et des concurrents. Dans la révolution annoncée dans les services financiers — qui plus prosaïquement évoquent « de profonds changements », la révolution fait peur ! – nos banques nationales donnent une nouvelle fois l’impression qu’elles vont manquer la marche de la disruption. Mais est-ce vraiment une surprise ?

Image 11725697 @ iStock Flannymagic