Les projets de cloud sont stratégiques pour l'entreprise, mais également transverses. Dans ces conditions, qui prend la décision au sein des organisations ?

Nous apportons une nouvelle pierre à l'édifice de la vision du cloud computing aujourd'hui. Après nous être inquiétés du manque de maturité des entreprises face au cloud (lire : « Les entreprises ne sont pas prêtes pour la transformation numérique par le cloud »). Puis avoir évoqué les obstacles que l'entreprise doit affronter avant de migrer vers le cloud (lire : « Les 9 challenges de la migration vers le cloud »). Nous portons notre attention sur la prise de décision dans les projet de cloud computing.

Rappelons tout d'abord qu'une entreprise sur deux déclare disposer d'un cloud partiellement ou totalement fonctionnel. Qu'une entreprise sur cinq affirme que son projet est en cours de développement, tandis que une sur dix l'a planifié mais pas encore démarré. Et qu'il reste un peu moins d'une entreprise sur dix qui demeure réfractaire au cloud ou ne s'est pas posée la question.

La prise de décision des projets de cloud

La prise de décision dans les projets de cloud computing varie de l'individuel au collectif, selon l'organisation manageriale, la taille de l'entreprise et sa présence régionale. Chez les plus petites, la décision est logiquement fortement centralisée. Alors que dans les plus grandes, 39 % adoptent une approche centralisée. Et 9 % seulement ont indiqué que le processus de décision repose sur un individu seul, contre 21 % dans les petites structures.

Globalement, 30 % des décisions sont centralisées sur groupe au niveau du siège ; 28 % sont prises par un individu au niveau régional ou local ; 25 % centralisées sur un groupe au niveau régional ou local ; et 16 % par un individu au siège.

Certains facteurs qui participent à définir l'infrastructure et le contenu du cloud interviennent fortement dans la prise de décision. Les capacités du portail (79%), en self service (65%), et l'alignement sur les besoins des métiers (71%) pour une majorité de grandes entreprises (79%). Le prix et la scalabilité pour les plus petites entreprises (41%), tandis que ces facteurs ne concernent que 5 % des plus grandes entreprise ! Une surprise inattendue, voire inquiétante, la sécurité est un facteur de décision important pour une entreprise sur deux (53%) seulement... Ce qui est déconnecté des obstacles évoqués dans notre précédant article sur les challenges des projets cloud.

Qui décide ?

Nous venons de le voir, une partie de la prise de décision sur les projets de cloud computing est centralisée mais collective, une autre partie est individuelle. Pour autant, à qui revient la décision finale ? Elle appartient sans surprise à ce que les anglo-saxons nomment le 'C-level' (CEO, CIO, CFO, etc.), c'est à dire les directions de l'entreprise.

C'est la direction financière (CFO) qui avec 27 % figure en tête des décideurs finaux. Suivent la direction technique (CTO) avec 24 %, la direction informatique (CIO) pour 21 %, et la direction de l'organisation (COO) pour 15 %. La direction générale (CEO) semble peu impliquée, 8 % seulement. Et loin derrière prennent place, ce peut être qualifié se rassurant pour la DSI, les directions métier (line of business) avec 2% et marketing (CMO) pour 1 %.

Le cloud bouleverse les paradigmes de l'accès et de la consommation des données, des ressources et de l'innovation IT dans les organisations. Le mouvement est stratégique mais la maturité n'est pas encore là. Les entreprises se cherchent, la prise de décision est encore dispersée. Ce qui peut également ouvrir la porte à de nouvelles les fonctions IT dans l'entreprise, une conclusion qui aura échappée à l'étude Oxford Economics qui a servi de base à notre article.